Concerts / Pour notre habituelle sélection du mois, nous avons imaginé un parcours parmi les sons captivants au pouvoir onirique. Traversant les landes du post rock, la spiritualité baroque, la partie plus sombre du folk, parvenant jusqu’à la lisière des hallucinations techno, voici un voyage en sept étapes qui vont marquer un mois d’avril hypnotique.
La nouvelle programmation printanière de la petite salle de la montée Saint-Sébastien nous réserve de véritables pépites. Parmi les nombreux rendez-vous d’avril, apparaît dans toute sa splendeur discrète la soirée du jeudi 4 avril, placée sous le signe du folk et scandée par trois atmosphères captivantes. Jaypee, parfait équilibre entre folk, blues et rock, manie sa voix rugueuse au point de graver la chair de l’écoute, errant entre Leonard Cohen, Johnny Cash, des évocations métal et dark folk. L’univers de Prokop est peuplé par sa part d’histoires d’ouvriers, de rêves personnels ou d’hymnes communautaires, chantés dans un pub, dans la rue ou au coin du feu. L’affiche sera complétée par le Lyonnais Zacharie, auteur de ballades veinées d’un blues solaire et lénifiant.
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Au Kraspek Myzik le jeudi 4 avril
Lionel Meunier et Vox Luminis illuminent le répertoire baroque depuis désormais vingt ans de leur ineffable élégance, alliée à une rigueur irréprochable. Afin de glorifier l’événement pascal, l’ensemble propose une soirée en deux parties : l’Oster-Oratorium BWV 249 de Bach avec son chiaroscuro lyrique sera suivi par une découverte, la fascinante Missa Paschalis du compositeur bohémien Jan Dismas Zelenka, tombé dans l’oubli pendant plus de deux siècles, mais contemporain et ami du compositeur allemand dont l’œuvre mérite d’être (re)découverte.
À la Chapelle de la Trinité le jeudi 4 avril
Il suffirait de dire qu’Ilion, troisième opus sorti le 19 janvier, a vu le jour dans le catalogue sacré et sanctifié du label Sub Pop (Nirvana, Low, Earth, Mogwai) pour réaliser immédiatement la portée du trio formé par les frères Jean (guitare, claviers, voix), Rémi Fossat (basse, voix) et Canek Flores (batterie, claviers). Un post rock poussé au-delà de ses limites – par définition non localisables – acquérant une épaisseur tantôt stoner tantôt psychédélique. Une masse sonore compacte et débordante susceptible de dilacérer les oreilles des audacieuses et des audacieux qui, bravant le danger, pousseront la porte de la salle feyzinoise.
À L’Épicerie Moderne le vendredi 5 avril
Figure majeure de la scène techno mondiale, Daniel Avery revient ravir le public du Sucre pour la septième fois. À partir de Drone Logic, son chef-d’œuvre de 2012, le producteur et DJ anglais a su s’imposer avec son style bien précis, construit autour de tourbillons hypnotiques et oppressants au pouvoir envoûtant. Pour cette soirée intimiste sur le rooftop du club, le Sucre invite également Ece Özel, DJ turque dont les soirées au Minimüzikhol d’Istanbul sont devenues une référence grâce à l’alchimie parfaite entre techno minimale, disco et évocations de musiques traditionnelles.
Au Sucre le vendredi 5 avril
« J’ai pris un sac à dos, un micro, un enregistreur numérique, des carnets, un appareil photo et je suis partie... ». C’est de ce geste que naît Il Viaggio, dernier album de Melanie De Biasio et réconciliation avec ses origines italiennes : un voyage allant des Abruzzes aux Dolomites avec une étape dans les forêts des Catskill Mountains (là où s’est déroulé le festival de Woodstock). Il en résulte une œuvre à la fragilité captivante qui glisse délicatement entre les doigts comme du sable, provoquant des frissons et une sensation de bien-être. Un joyau ambient et pop à explorer en live pour une expérience de pure renaissance.
Au Radiant-Bellevue, Caluire-et-Cuire, le samedi 6 avril
Selon la mythologie grecque, Hypnos et son frère jumeau, Thanatos, personnification de la mort, étaient les fils de Nyx, la nuit. Trois figures indissociablement liées qui se donneront rendez-vous le prochain 9 avril à Oullins pour voltiger sur une soirée au titre évocateur entre ombre et lumière. Vanessa Wagner au piano et Noémi Boutin au violoncelle proposeront la Sonate Arpeggione, chef-d’œuvre de chambre de Franz Schubert, deux raffinées et minimalistes Études pour piano seul de Philip Glass, l’énigmatique Sonate pour violoncelle et piano de Benjamin Britten ainsi que la mystique partition de Fratres de Arvö Pärt. La soirée se clora avec la célèbre Gotham Lullaby de Meredith Monk dans une version inédite conçue par la compositrice spécifiquement pour les deux interprètes.
Au Théâtre La Renaissance, Oullins-Pierre-Bénite, le mardi 9 avril
Vincent Sanchez et Vincent Allard possèdent le don de mélanger douceur, mélancolie et joie. Depuis 2010 Zoufris Maracas est synonyme de danse et de catharsis, qu’elles soient cadencées par les rythmes tropicaux (avec leur premier EP Et ta mère de 2011), africains et manouches (le splendide album Chienne de vie en est un parfait témoignage) ou plus mystérieux et oniriques (Bleu de vie). Une soirée où les corps pourront se lancer en danses effrénées ou se dandiner en rêvassant d’un monde plus sensible et altruiste. Maggy Bolle assurera la première partie avec son réalisme engagé burlesco-comique, complétant une affiche qui fait du bien au cœur.
Au Transbordeur le jeudi 18 avril
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