Déflagration électronique

Soirée / Après quelques semaines d’hibernation, il est temps de repartir à l’assaut des pistes de danses. Et quelle meilleure occasion que l’électro éclectique et inspirée de l’excellent Siskid, de passage au bar MC2 ? Damien Grimbert

Né à Manchester (il débarque en France à l’âge de 15 ans), Siskid a hérité de sa ville natale un amour trouble pour la fusion entre rock et musiques électroniques, qu’il s’acharne à faire partager par tous les moyens mis à sa disposition. Après une solide éducation musicale classique, il intègre rapidement le milieu du rock, avant de découvrir l’électro, et de se mettre progressivement aux platines. Sa marque de fabrique est double, un goût affirmé pour les sonorités sombres et mélancoliques, hérité de ses écoutes adolescentes, et une recherche permanente d’efficacité via des beats lourds et des rythmiques galopantes. Une formule qui fait fureur sur le dancefloor, où ses mixes emmènent le clubber dans un univers sonore à la fois euphorisant et racé : indie rock, synthés, pop, électro, et techno minimale s’entremêlent dans un entraînant faisceau d’influences, et côtoient à l’occasion remixes de tubes mainstream et bootlegs persos, pour créer une tornade dansante irrésistible. Refusant sans appel l’austérité rébarbative qui sert trop souvent de “gage d’intégrité” à certains de ses confrères, sans pour autant renoncer à une certaine forme d’exigence musicale, Siskid se démarque instantanément du lot. Artiste multicartes Au vu de qualités aussi évidentes, on comprend donc aisément que l’homme soit tant demandé. On le retrouve ainsi en featuring vocal sur le dernier album des rappeurs hors norme de la Caution (le splendide morceau Focus), aux côtés des 6 membres de TTC dans le cadre du débridé collectif de DJs Super Famille Conne, et enfin sur chacun des lives de Blackstrobe, où il accompagne à la guitare, à la basse et au clavier le duo Yvan Smagghe / Arnaud Rebotini. Des activités parallèles qui n’empêchent pas pour autant Siskid de se consacrer à la production. Après un mix de bootlegs à la diffusion confidentielle (So many clichés, sous le pseudo The Astroids) en 2002, il sort en 2005 et 2006 trois fabuleux maxis électro (Clean Breakfast, Hummer, et The Architect, à écouter d’urgence) sur le très en vue label parisien Initial Cuts, rapidement plébiscités par les plus grosses pointures européennes. Et travaille actuellement en profondeur sur son œuvre la plus personnelle, la sortie du premier album de son side-project rock Animal Machine. Autant dire que la venue à Grenoble de ce suractif talentueux (dans le cadre de la soirée Electronic music for open minded people, organisée par Interface Electronics) s’annonce d’ores et déjà comme un événement à ne pas rater. Siskid le 20 janvier, au Bar MC2