Serpents à sonnettes

Il est des rendez-vous musicaux qui font date… The place to be ce jeudi ? Le Ciel. Et dimanche ? Pareil. Histoire de ne pas louper le passage des loustics d’H-Burns, de l’évanescente Tiny Vipers et du talentueux new-yorkais Adam Green. On n’en demandait pas tant. Laetitia Giry

La diaphane chanteuse et musicienne répondant au nom piquant de Tiny Vipers nous fait grâce de sa présence dans cette salle qui lui va bien. L’ambiance intimiste de son dernier album est empreinte d’une délicatesse toute spéciale : mélodies vaporeuses, prégnance du toucher des cordes, voix pleine voguant volontiers entre brume et clarté. L’épure des moyens (chant, guitare) est compensée par une présence perçante, cristalline, que l’on a hâte de découvrir en live. Tout comme le groupe H-Burns, première partie de la demoiselle. On avait évoqué leur nouvel album, We go way back, en novembre dernier à l’occasion de leur passage à l’Ampérage, et on maintient nos positions : voilà un petit bijou folk à l’héritage assumé, invitation à redécouvrir le genre avec une douce et fraîche mélancolie. Car ils sont de ceux dont la qualité acoustique contente les plus exigeants, et dont la capacité à réinventer un style peu révolutionnaire laisse rêveur. Vous l’aurez compris, notre enthousiasme à leur égard n’a que peu de limites, floues qui plus est. Adam de pique
Adam Green à Grenoble. Le temps passe et c’est toujours une réalité. On sait qu’on vous en a déjà parlé, mais on ne résiste pas à son charme alors on ressasse, et on aime ça. Puis, cette fois, on vient avec du nouveau en vous conseillant d’aller mater les clips du sieur sur Youtube. Notre petit préféré, celui de Buddy Bradley, nous fait sourire rien qu’en y pensant (c’est dire la trace indélébile qu’il a inscrite dans notre esprit). A la fois parfaitement en phase avec le swing du morceau et, comme qui dirait, pas vraiment à la hauteur, pour une séduction toute en subtilité dans le doux éloge de l’insignifiant. Petits pas de danse en mode flasque qui s’assume égayent la déambulation hagarde dans les rues de New York de ce Gaston Lagaffe de chair et d’os sous l’œil suspect des passants. Sous l’intitulé usité de « rock folk » qu’on colle un peu vite au garçon se dissimule un goût prononcé pour le pastiche créatif. D’un morceau à l’autre, le décor est méconnaissable, avec toujours un air qui « nous fait penser à » : comme des pastilles d’hommages aux divers styles musicaux dont l’artiste s’inspire avec bonheur. Tropical Island devrait convaincre les plus sceptiques : c’est mignon, chaloupé, et chanté avec cette voix au timbre envoûtant, marque d’un style étrange non répertorié.Tiny Vipers + H-Burns en 1ère partie
Le jeudi 4 mars à 20h30, au Ciel
Adam Green
Dimanche 7 mars à 17h30, au Ciel