La ligne claire

DANSE / En ce mois de février, la MC2 offre une monographie à un chorégraphe japonais pas forcément bankable, à travers la présentation de trois de ses œuvres… dont deux solos (forme pas forcément évidement au prime abord). On apprécie la prise de risque ! AM

C’est sans doute l’évènement danse de la saison de la MC2 : la salle de spectacle consacre une monographie au chorégraphe et danseur japonais Saburo Teshigawara. Celui que l’on définit comme attaché au mouvement et à ses répercutions les plus infimes, et dont on avait déjà pu apercevoir le travail à la même MC2 en février 2007, est un artiste reconnu internationalement – il a notamment collaboré avec Forsythe, le Ballet de l’Opéra de Paris ou encore le Nederlands Dans Theater (Pays-Bas). Mais il reste assez peu référencé en France.

Né en 1953, formé aux beaux-arts, au mime et à la danse classique, Saburo Teshigawara devient rapidement danseur, en utilisant son corps comme moyen d’expression ultime. Il fonde sa compagnie Karas (corbeau en japonais) en 1985, et met en place un processus de création particulier, l’homme touchant à tous les domaines du spectacle. Dans son solo Miroku (15 et 16 février), il a ainsi fortement travaillé autour de la lumière, pour un rendu esthétisant à souhait : pendant une heure, il traverse différents états émotionnels et corporels à l’image des modifications de la scénographie. Le rendu, épuré et stylisé, apparaît alors comme une forme exigeante de conception de la danse : une danse pensée dans les moindres détails fonctionnant sur le parti pris d’abandon total du spectateur, le risque étant que ce dernier n’entre jamais dans la pièce (nous l’avons vue en DVD, nous ne pouvons donc nous prononcer sur cette question).

« L’invisible »

Saburo Teshigawara a aussi écrit She, un solo (que nous n’avons pas pu voir) cette fois-ci interprété par une de ses fidèles interprètes (18 et 19). Après ces deux formes plus risquées, la monographie se clôturera avec Mirror and music (23 et 24), pièce de groupe créée en 2009 et inédite en France. La scénographie semble aussi très étudiée, avec une création lumière jouant pleinement sur le sombre. « J’essaie d’exprimer quelque chose d’invisible. Ce quelque chose n’a pas de forme spécifique, c’est plutôt une forme qui s’efface, qui est constamment en train d’apparaître et de disparaître. Je me sens proche de ce qui est en train de disparaître, plutôt que de ce qui essaie de se stabiliser » (extrait de la note d’intention). Au vu des attentes suscitées par l’artiste, on espère beaucoup de ce triple programme.

Trois pièces de Saburo Teshigawara
Du mardi 15 au jeudi 24 février, à la MC2.

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