(D)Iva

C'est la date "inquiétante étrangeté" du festival Les Femmes s'en mêlent, l'étape dont on risque de ne pas ressortir tout à fait dans le même état que celui dans lequel on y est entré – un peu comme un passage dans ces lieux surnaturels chers à David Lynch où la réalité se déboite. Pacôme Thiellement appelle ça la « contre-initiation » (cf. ses livres). Car voici venir deux des plus singulières artistes du paysage pop.
 

L'une, dont nous vous avions déjà parlé lors de son dernier passage au Ciel, a été entièrement façonnée par Lynch lui-même, qui a glissé son nom sur la pochette de This Train – et plutôt deux fois qu'une. Elle a pour nom Chrysta Bell et n'a pas son pareil pour sonner le glas pendant que le public fait « aglagla ».
 

L'autre, plus connue pour ses prestations avec feu-Drop Out Venus, auteur avec Love + Desire d'un des clips les plus sexys et les moins ragoûtants qu'ils nous aient été donné de voir, est en train d'amorcer une carrière solo qui a posé de bien belles bases lors des Transmusicales de Rennes. Son patronyme est tout aussi interpellant, Iva G. Moskovich (photo), et sa musique encore plus inclassable. Moins peste et infiniment plus diva qu'avec la troupe bordélique de Drop Out Venus, Iva, peut-être plus encore que la toy girl lynchienne Chrysta, annonce une sévère concurrence post-pop à la freak chic Lana Del Rey.
 

Iva G. Moskovich + Chrysta Bell, mardi 25 mars à 20h30, au Ciel. Dans le cadre des Femmes s'en mêlent