Au TMG, des spectacles ancrés dans leur époque (et du chill aussi)

Saison 23-24 / Le Théâtre municipal de Grenoble, qui regroupe Grand théâtre, Théâtre 145 et Théâtre de Poche, ouvrira la billetterie de sa saison 23-34 à la toute fin du mois d’août. Ce qui nous laisse le temps d’un petit tour d’horizon de la programmation.

Trente-et-un spectacles seront à voir dans les trois théâtres de la ville de Grenoble la saison prochaine. Et conformément à sa volonté d’être un lieu soutien de la création, le TMG accueillera aussi pas moins de seize équipes en résidence.

Premier axe de la programmation de Delphine Gouard, la directrice : des spectacles ancrés dans leur époque, qui s’attellent à des problématiques de société. D’abord de la danse avec Débrouille ?. Accompagné de deux musiciens, Sébastien Weber évoque la jeunesse d’aujourd’hui et la façon dont elle s’en sort, avec des diffusions de témoignages collectés ici et là en simultané (14 novembre). Danse aussi avec Underdogs, une pièce dont les extraits que l’on a vus nous ont immédiatement accrochés, et qui s’intéresse, à travers les corps, à ceux qu’on peut qualifier de laissés pour compte (15 février).

Thème brûlant d’actualité, Olivier Masson va-t-il mourir ? aborde par le théâtre la question de l’euthanasie, selon différents points de vue. Une pièce qui promet d’apporter nuance et complexité aux idées parfois toutes faites que l’on peut avoir sur ce genre de questions (21 novembre). Tant qu’on est dans du costaud, Le Néther, spectacle présenté le 6 février, traite de la frontière de plus en plus floue entre les mondes réel et virtuel, des questions législatives et éthiques qui s’y rapportent.

La présence et les sujets liés aux femmes sont aussi centraux dans de nombreuses propositions.  Ainsi, Claire Trouvé consacre sa première création, Là-Dessous, à l’avortement (10 et 11 janvier). « J’ai découvert ce petit bijou à L’Écoutille », relate Delphine Gouard, décrivant « un spectacle très fort, qui restitue les témoignages de femmes et d’hommes confrontés à l’avortement ». On note aussi Au coin du feu de Pascale Henry, sur la figure de la sorcière, évidemment inspiré par le livre de Mona Chollet (8 et 9 février).

L’environnement se retrouve bien sûr comme un fil rouge de la saison du TMG, avec en particulier un spectacle à voir dès 8 ans, Mauvaises Graines (24 et 25 janvier), qui nous emmène sur une scène de résistance à un projet de ZTTM (pour zone très très moche)… Tout un programme ! Plus poétique, Le Chant du vertige (18 octobre) donne à voir des circassiens danseurs ne faire plus qu’un avec des pièces de bois flotté…

Du chill et de l'inattendu

Attention, il y aura aussi de la légèreté ! Déjà, Les Gentils, compagnie associée au TMG, font plusieurs propositions ; et notamment The Show Muse go on, leur nouvelle création, sera jouée les 7 et 8 mars – date qui entre dans le cadre des 30 ans du Petit Bulletin. À part ça, une volonté de bousculer les codes habituels des spectateurs de théâtre, avec des performances qui sortent de la scène (Ouvrir les trappes, de La Guetteuse, est réitéré) ; dans Nez à nez (15 et 16 décembre), le public sera invité à utiliser tous ses sens sauf… la vue. On note aussi la venue de Xavier Machault, dans le cadre des Détours de Babel, pour une session de poésie musicale à écouter au casque, installé dans un transat (27 et 28 mars).

On ne vous déroule pas tout dans le détail, mais avant de se quitter, on tenait quand même à ajouter l’immanquable À quoi servent les points-virgules ? de Serge Papagalli (18 et 19 janvier) ; la venue, au moment du Printemps du Livre, de Nicolas Mathieu (5 avril), qui échangera avec le public à l’issue de la représentation de l’adaptation de son livre Leurs enfants après eux ; le seul-en-scène Koulounisation (15 mai), ou la quête du bon mot, en arabe, pour dire colonisation (une véritable enquête, car trouver le mot juste n’est pas si simple…). Enfin, Au non du père (22 mai), dans lequel une non-comédienne, Anissa, raconte sa propre histoire de recherche de son géniteur, tout en cuisinant des douceurs à partager avec le public…

Plus d’infos sur le site du TMG