Grace is gone

de James C. Strouse (EU, 1h32) avec John Cusack, Alessandro Nivola…

Tandis que sa femme se trouve en plein front irakien, Stanley Philipps élève seul ses deux filles avec rigueur. Son flegme autoritaire est violemment remis en cause le jour où deux militaires viennent lui annoncer la mort de son épouse, Grace. Terrassé de douleur, il n’ose avouer la vérité à sa progéniture, qu’il embarque dans un long voyage vers un parc d’attractions. Le film de James C. Strouse repose sur un parti pris risqué : faire de Stanley Phillips (John Cusack, en mode “regardez comme je suis sobre“) la représentation assez pesamment figurée de l’honteux silence des autorités américaines sur ses disparus en terres irakiennes. Et de fait, le ton du film se calque sur l’attitude de son héros : le sujet de la guerre en Irak sera quasi systématiquement tu, l’engagement initial de la défunte ne sera jamais remis en cause - bien au contraire…
À force de taire les sentiments et de faire abstraction de tout regard extérieur (les scènes avec le frère anti-belliciste – et donc forcément barbu et glandeur – en sont les plus cruels témoins), Grace is gone se retrouve prisonnier de ce jeu de dupe comme de ses mises en abyme, et ne finit par ne plus rien raconter du tout.
Lorsque l’émotion reprend enfin ses droits, il est déjà trop tard, le caractère expéditif de l’épilogue et son usage compassé de gimmicks développés pendant la narration ne sauvent pas vraiment l’ensemble. Restent tout de même la beauté certaine d’une poignée de séquences, et une partition musicale subtile de l’ami Clint Eastwood. François Cau

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