Wovenhand : il était une fois dans l'ouest

Wovenhand + Emma Ruth Rundle

La Belle Électrique

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Au croisement de la country, du gospel, du rock chrétien et de la musique gothique, le groupe américain Wovenhand surprend et fascine. Pasteur du rock ou archange de la mélancolie, David Eugene Edwards ne pourra laisser indifférent la Belle électrique.

Si le "Denver sound" devait avoir un nom, il porterait sans aucun doute celui de David Eugene Edwards. Ce n'est pas seulement que l'homme derrière Wovenhand représente cette mouvance du Colorado, mais tout simplement qu'il l'incarne et ce depuis des années. Après le succès de son premier groupe 16 Horsepower, ce dévot a poursuivi sa quête rock'n'roll jusqu'aux confins du genre, là où riffs et voix se perdent dans une noirceur inquiétante bien qu'envoûtante. Avec Star Treatment, dernier album en date de Wovenhand, il tente de nous entraîner dans le chaos mystique de ses puissantes litanies. Quelque part entre une petite chapelle et un rassemblement de bikers.

à lire aussi : Les onze concerts de l'automne (onze, oui)

The mask

À la première écoute de Wovenhand, on pourrait se croire perdu dans le désert du Colorado un soir d'été. Les nuages sont bas et l'air est chargé de cette électricité qui précède les plus gros orages. L'éclair qui frappe au loin est suivi d'un grondement sourd qui, d'abord imperceptible, s'amplifie. Au milieu de ce grommellement, la voix de David Eugene Edwards se distingue. À la fois prêtre chantant les paroles de Dieu et chaman en transe au cours d'un rituel, Wovenhand est tout ce que le grand ouest américain a été : un indien volé de ses terres natales, un fidèle chrétien ou même un sataniste selon certains de ses fans.

Bien évidemment, c'est musicalement qu'il change de masque, n'hésitant pas à en porter plusieurs à la fois. Les rythmes sont ceux des Indiens d'Amérique, les mélodies lancinantes des guitares et les claviers sortent droit d'une église et la reverb' déréglée donne au tout un côté gothique et ancestral déroutant.

Dans cet orage magnétique qu'on se surprend à admirer, rares sont les éclaircies. La noirceur coule d'une source intarissable et se répand dans les villes fantômes de ce Far West puni par un archange. Un archange du rock'n'roll qui prouve une fois de plus que ce style contient un nombre incalculable de sous-genres dont certains ne peuvent même pas être nommés. La musique de Wovenhand fait partie de ceux-là.

Wovenhand + Emma Ruth Rundle
À la Belle Électrique vendredi 14 octobre à 20h30

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Lundi 6 décembre 2010 A l’occasion de son passage à la Bobine, entretien avec David Eugene Edwards, frontman investi de Wovenhand, «prêcheur itinérant» d’une country folk gothique sous forte influence biblique, mais qui ne donne pas dans le prosélytisme.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X