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Les solitudes Qui n’a jamais assisté à un spectacle du Turak Théâtre ne peut se représenter l’univers rare, poétique, unique et intimiste qui s’échappe des êtres et objets qui le constituent. Nous sommes en présence d’un théâtre visuel animé par des créatures étranges, sortes de marionnettes habitées par l’acteur ; elles sont des solitudes immenses, étranges. Turak Théâtre, c’est aussi un théâtre d’objets bricolés, un imaginaire, une écriture nouvelle. L’autre spécificité de ce théâtre est un rapport au public complexe. Fondé par Michel Laubu, metteur en scène, auteur et scénographe en 1985, le Turak Théâtre présente son dernier opus Intimae (petits opéras obliques et insulaires) les 17, 18 janvier à l’Heure Bleue, et, est-il besoin de le préciser, c’est un rendez-vous auquel nous ne dérogerons pas. Année LagarceCette année sera l’année Jean-Luc Lagarce. Auteur de théâtre, metteur en scène, fondateur de la maison d’édition Les Solitaires Intempestifs, qui naquit en 1957 et mourut du sida en 1995. Très actif et reconnu comme metteur en scène durant la fin du dernier siècle, son œuvre théâtrale resta longtemps mal connue, peu visible. Peu après sa mort, ses textes furent montés par moult metteurs en scènes sensibles à ses univers familiaux flottants où l’incapacité de communiquer domine. À l’initiative de François Berreur, metteur en scène et compagnon de théâtre de Lagarce, cette année sera consacrée à mieux faire connaître l’œuvre du dramaturge. Dans cette perspective, la MC2 propose un week-end autour de l’auteur les 5, 6, 7 octobre avec des lectures et rencontres. François Berreur viendra créer sa mise en scène de Juste la fin du monde, sorte de pièce testamentaire de Lagarce du 2 au 12 octobre. Jackie, post-mortemPlusieurs éléments réunis autour du texte de la fracassante, radicale, intègre auteur autrichienne Elfriede Jelinek, nous laissent envisager un Jackie qui pourrait nous plaire (à découvrir du 18 au 20 décembre à la MC2). D’une part ce monologue de Jackie Kennedy post mortem, sera tenue par la pétillante, intéressante et “preneuse” de risque Judith Henry (comédienne de théâtre époustouflante et défendant largement le théâtre contemporain) ; un monologue mis en scène par Marcel Bozonnet. Pour dernier élément, donc, ce texte de Jelinek, Jackie. Il est le quatrième volet de Drames de Princesses dans lequel la dramaturge ressuscite plusieurs figures féminines. Des héroïnes fictionnelles avec Blanche Neige, La Belle au bois dormant, des écrivaines comme Sylvia Plath et Ingebord Bachman, ou des figures historiques comme Jackie Kennedy. Le point commun à toutes : leurs destins tragiques. C’est pour cette raison que Jelinek emprunta à Schubert, compositeur qu’elle vénère, La Jeune fille et la mort, titre qu’elle plaça en sous-titre de son œuvre.Les caprices d’un fleuveC’est à mi-chemin de l’excitation et de l’appréhension qu’on attend la représentation, le jeudi 20 décembre à l’Amphithéâtre de Pont de Claix, de la pièce Ce doit être tentant d’être Dieu, jouée et mise en scène par Gilles Chabrier. À ces deux sentiments contraires, une même explication : la pièce est adaptée de l’une des œuvres maîtresses de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, court récit d’une densité et d’une intensité tellement terrassante que les attentes concernant cette adaptation s’en retrouvent logiquement d’autant multipliées. Source d’inspiration première d’Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola, Au cœur des ténèbres est le récit hanté du capitaine Marlow, dépêché par une compagnie commerciale pour remonter le fleuve Congo à la recherche du mystérieux Kurtz, aventurier ayant apparemment perdu la raison au fond de la jungle, et devenu une sorte de dieu vivant pour les populations “primitives“ qui l’entourent. À texte d’exception, pièce d’exception ? Réponse d’ici quelques mois.Mortelle vanitéParce que ce texte est un immense poème dramatique transcendant, on espère que ce ne sera pas une énième mise en scène vide et sans aucune intention du Roi Lear de Shakespeare. Mais, au vu des éléments réunis, un metteur en scène tel que Laurent Fréchuret, des comédiens sacrement péchus, Dominique Pinon, Caroline Piette et d’autres, ce Roi Lear devrait retrouver tout son intérêt. On rappelle l’intrigue : le Roi Lear décide de diviser son royaume en trois parts égales qui correspondent au nombre de ses filles Regan, Gonerill, et Cordélia. Mais voilà, l’honnêteté inattendue de Cordélia déclenche la fureur du Roi, son père. Les 13 et 14 décembre à l’Hexagone et le 20 décembre au Grand Angle, à 20h pour les trois représentations.

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