Chez Maria, du saucisson et des picodons

Épicerie / Une ardéchoise et un bourguignon viennent d’ouvrir la première épicerie lyonnaise dédiée entièrement aux produits d’Ardèche : Chez Maria. On y vient déjeuner, s’approvisionner et déguster des spécialités.

Une heure de voiture pour atteindre son point Nord. Elle n’est pas bien loin, mais elle renferme pourtant des spécialités culinaires qui ont peine à traverser la frontière. Depuis le 1^er avril, grâce à Camille Jeangrand et Antoine Michon, les gones peuvent savourer la caillette. « La caillette ardéchoise, c’est un de nos produits phares de Chez Maria. On travaille avec le boucher-traiteur Julien Vert en Ardèche » explique la gérante. Loin d’être une version miniature de ce petit volatile rondelet, les caillettes sont des boules de viande composées de gorges et de poitrines de porc que l’on mélange à la blette et aux aromates, que l’on enfourne pendant trente minutes et que l’on sert généralement avec une pomme de terre vapeur. Chez Maria, on la décline aussi en version mini saveur picodon-noix et châtaigne pour l’apéro.

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Les desserts de grand mère

Au service traiteur, on trouve des criques, ces galettes de pomme de terre ardéchoises, saveur cèpes et lardons fumés, ou tomates séchées pour l’été. De la charcuterie, du chèvre frais sublimé par une gelée de safran, de la mousse de châtaigne maison, et les desserts de la grand-mère (craquez pour l’invisible aux pommes à la fleur d’oranger).

« On voulait montrer qu’en Ardèche, il n’y a pas que le picodon et le saucisson »  ironise Camille. Les deux compagnons ont alors parcouru le département à la recherche des meilleurs producteurs qui rempliront les commodes anciennes de l’épicerie Maria — « en hommage à mon arrière grand-mère Maria qui cuisinait dans les années 1920 dans les maisons bourgeoises lyonnaises. Elle était réputée pour être dure en cuisine mais tendre à table. » Deux allers-retours par semaine sont nécessaires pour s’approvisionner en denrées fraîches de saison.

La formule déjeuner

À en juger la fréquentation à l’heure du déjeuner ce jour-là, l’épicerie était attendue. Il faut dire que la formule sandwich — chorizo, ou pesto-fromage de vache crémeux pour la version végé, dessert maison ou yaourt, boisson — à 9, 80€ est alléchante, tout autant que sa version salade copieuse, ou caillette, à 10, 80€. À l’étage, sur une petite mezzanine au papier peint rose vintage et à l’ambiance salon de thé, le client est invité à croquer son déjeuner. De là-haut, on s’octroie un peu de lèche-vitrine sur la partie épicerie fine : du chocolat, des jus et des pâtes de fruits, de la moutarde, des gâteaux au safran de Romégier, des pavés de Saint-Régis fourrés myrtille-framboise-châtaigne, du miel, des terrines, des bières artisanales de la brasserie Haarddrëch — dont les étiquettes couleurs heavy métal appellent au pogo — ou du vin, Le Chatus, vieux cépage oublié et fierté ardéchoise. Qoué bian bou ! comme disent les vieux chez eux.

Chez Maria
21 cours Vitton, Lyon 6^e
Ouvert tous les jours sauf le dimanche