Back in the USSR

traduction / Un bourreau de travail. Ce serait la définition la plus immédiatement lapidaire qui viendrait à l’esprit en consultant l’imposant CV d’André Markowicz, alors que ce dernier n’affiche “que“ 46 ans au compteur. L’homme cumule à son palmarès l’œuvre de plusieurs vies. Jugez plutôt : l’intégralité des œuvres de fiction de Dostoïevski, toutes les pièces de théâtre de Gogol, des textes de Tchekov, de Lermontov, d’Alexandre Pouchkine (son auteur de référence, qu’il n’a approché progressivement qu’après s’être penché sur moult de ses contemporains) ; il a même contribué à mettre sur le devant de la scène des auteurs méconnus (tels que Daniil Harms, Alexandre Vvedenski ou Ossip Mandelstam), dont le dénominateur commun est d’avoir été violemment censurés puis persécutés par la Russie Stalinienne. Après s’être occupé principalement d’auteurs de son pays natal (la Russie, pour les distraits), André Markowicz s’attaque aujourd’hui au répertoire théâtral de William Shakespeare en bonne intelligence avec sa compagne, l’écrivain et traductrice Françoise Morvan. Selon cette dernière, notre homme passerait l’intégralité de ses journées le nez dans ses traductions, reprenant parfois - pour le plaisir - ses travaux déjà édités, ne s’autorisant comme récréation qu’une petite heure par jour au café (où pour passer le temps, il traduit de la poésie ou de vieilles complaintes populaires bretonnes). Le travail d’André Markowicz constitue une œuvre à part entière, une immersion déférente et pragmatique dans la psyché linguistique de l’auteur. Indice qui ne trompe pas, il a été invité en 2005 par l’Université François Rabelais de Tours comme artiste en résidence – pour rappel, il doit s’agir de la première fois qu’un traducteur bénéficie d’une telle opportunité… Comme si cela ne suffisait pas, Markowicz a participé de près ou de loin à une soixantaine d’adaptations théâtrales inspirées de ses traductions, dont Ekaterina Ivanovna et Hamlet de la compagnie l’Unijambiste. La meilleure solution pour vous rendre compte de l’acuité de sa perception reste encore d’aller voir Hamlet. Si vous croyez connaître le texte, venez le redécouvrir. FCAndré MarkowiczLivre : “Hamlet et Macbeth“ (Actes Sud)

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