Édito du n°922 - mercredi 26 février - Petit Bulletin Grenoble
Le lundi du bouclage, nous avons reçu un mail à la rédaction pour répondre à une enquête universitaire sur « le lien de confiance entre les journalistes et leur public ». Un sujet passionnant sur lequel nous nous sommes jetés avec intérêt. Parmi les nombreuses questions relatives à nos pratiques, une nous a interpellés : « Trouvez-vous qu’il y a une hypermédiatisation de l’information ? » Si la formulation assez large de l’énoncé laisse perplexe, elle soulève néanmoins un problème pertinent.
Ainsi, en réfléchissant à un édito pour cette semaine, on avait imaginé déplorer les protestations d’une candidate FN aux municipales de la Roche-sur-Yon contre le spectacle Tragédie d’Olivier Dubois, qui avait eu droit à notre une en janvier lors de son passage à la MC2. Pourquoi râle-t-elle ? Parce qu’elle juge la nudité des dix-huit interprètes « indécente ». Ah...
Il serait facile de voir ici un énième exemple d’une dérive puritaine/extrémiste/mettez-le-mot-de-votre-choix et de crier au scandale. Mais finalement, ne serait-ce pas donner de l’importance à la parole d’une candidate qui se sert simplement d’une pièce pour se médiatiser ? Car on peut et on doit débattre avec ceux qui véhiculent des idées contestables, même à la limite de l’acceptable, ne serait-ce que pour ne pas les laisser sans contradicteurs (là, c’est une référence au débat entourant l’émission de France 2 Ce soir ou jamais). Encore faudrait-il qu’il y ait un minimum de raisonnement intellectuel derrière ceux qui les diffusent. Donc non, cette fois-ci, nous ne tomberons par dans le piège de « l’hypermédiatisation de l’information ». Du moins pas entièrement !
