L'art, l'huile et le feu

Édito du n°961 - mercredi 4 février - Petit Bulletin Grenoble

« Une œuvre retirée d'une exposition de peur de choquer des musulmans » : plusieurs médias ont relayé la semaine dernière une polémique qui a agité Clichy-la-Garenne, ville des Hauts-de-Seine. Baptisée Silence, la pièce de la Franco-Marocaine Zoulikha Bouabdellah a ainsi été enlevée de l’expo Femina ou la réappropriation des modèles avant même que celle-ci n’ait accueilli du public. Principe de précaution de la part de la municipalité qui aurait reçu des mises en garde de certaines associations locales.

Pourtant, à ce que l’on a pu en voir, rien de bien choquant dans ces 28 tapis de prière sur lesquels sont disposées autant de paires d’escarpins dorés. Une simple envie d’interroger « la place de la femme au seuil » des espaces « sacré et profane » selon l’artiste, qui a déjà présenté son installation dans plusieurs villes depuis sa création il y a sept ans.

Sauf que les événements du 7 janvier et des jours suivants sont passés par là. D’où parfois des décisions étranges justifiées par la fameuse formule très rarement utilisée à bon escient : il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu. Hein ? Quelle huile ; quel feu dans ce cas précis ? Pas compris… Et du coup, on arrête tout ? On jette à la poubelle les artistes qui, comme les « gentlemen provocateurs » Gilbert et George, questionnent (parfois frontalement certes) la religion, quelle qu'elle soit ? Sympa le programme…

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