De la vertu de certaines expositions

Édito du n°973 - mercredi 13 mai - Petit Bulletin Grenoble

L’obsolescence programmée (quand les fabricants donnent une durée de vie volontairement faible à leurs appareils pour pousser le chaland à consommer davantage) fait aussi des dégâts dans le monde culturel, avec ces produits markétés et très vite périssables qui inondent les canaux de diffusion avant d’être remplacés au bout de quelques années par d’autres plus rentables.

Si c’est par exemple criant en musique, avec une industrie qui presse des citrons souvent très jeunes avant de les bazarder une fois que leur jaune n’est plus si étincelant, on le constate aussi dans tous les domaines artistiques. Il faut donc des acteurs culturels capables d’arrêter le temps, de se poser et d’anticiper ce qui demain fera l’histoire de l’art, loin des soucis de popularité immédiate, pour contrecarrer tout ça.

Une exposition comme celle en "une" cette semaine du Petit Bulletin rentre parfaitement dans cette catégorie, même si elle semble de prime abord moins excitante qu’un panorama d’un courant pictural marquant ou que la rétrospective d’un artiste bien coté – le genre d’expo "blockbuster" qui déplace les foules, notamment à Paris.

Pourtant, en regroupant l’ensemble des œuvres acquises ces dernières années, qu’elles soient récentes ou non et signées de noms plus ou moins connus, le Musée de Grenoble met l’accent sur une partie importante de sa vie quotidienne que l’actualité laisse souvent sur le bord de l’autoroute médiatique : ce qui est présent à l’année dans ses collections. Une aventure pertinente et, surtout, très reposante.

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