Des réfugiés, des artistes et un appel

Édito du n°983 - mercredi 9 septembre - Petit Bulletin Grenoble

La parole des artistes a plus d’écho que celle du citoyen lambda. Alors ils s’en servent pour faire passer des messages "peace & love" afin que le monde aille mieux, avec parfois des propos ahurissants comme en témoigne la polémique de février dernier autour du dernier single des Enfoirés – mais si, ces chanteurs qui « se sont battus » et n’ont « rien volé » comme ils le clament à une jeune génération qui n’a qu’à se « bouger ». Ou, l’an passé, l’épisode anglais du Band Air 30 contre le virus Ebola intitulé Do They Know It's Christmas – un morceau à base de popstars dépeignant l’Afrique comme une terre de misère à sauver parce que, quand même, c’est Noël.

Nouvel épisode aujourd’hui avec un appel signé par pas mal de grands noms français (Daft Punk, Isabelle Adjani, Guillaume Canet, Benjamin Biolay, Line Renaud, François Cluzet…) incitant, suite à l’émotion suscitée par la photo du corps d’un enfant syrien retrouvé sur une plage turque, à se mobiliser pour aider les réfugiés. « Nous ne pouvons pas rester claquemurés dans l'indifférence et le silence devant la tragédie de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qui meurent faute d'être accueillis. »

« Nous ne voulons en aucun cas donner des leçons mais nous engager » expliquent-ils ensuite, assurant qu’ils offriront chacun un cachet à une des associations qui interviennent pour aider ces réfugiés. C’est simple, percutant, naïf dans certaines formulations, tapageur sur les bords (pourquoi ont-ils besoin de nous le dire ?) mais, malgré tout, en symbiose avec les mouvements de solidarité qui émergent un peu partout, et ne pourront que s’amplifier. Quoi, nous aussi on est naïfs ?

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