Fleur Pellerin, « les choses très importantes » et les gens débordés

Édito du n°984 - mercredi 16 septembre - Petit Bulletin Grenoble

L’info a été reprise par pas mal de médias : une agence de communication a interrogé 10 000 personnes dans 28 pays pour ausculter de près ceux qui se déclarent débordés. Conclusion : « La plupart des gens font semblant d'être plus débordés qu'ils ne le sont […]. Notre problème avec le temps, ce n'est pas tant que nous n'en avons pas assez, mais plutôt que nous associons le fait d'être débordé avec le fait d'avoir une vie qui a du sens. » C’est cruel mais sans doute fondé – même si on ne connaît pas le degré de sérieux de cette étude.

Une ministre qui a dû passer à côté de l’étude en question, c’est Fleur Pellerin, qui s’occupe de la culture. Le besoin de paraître submergée par tous les sujets qu’elle a à traiter ? Elle s’en fout. La preuve avec cette scène incroyable diffusée dans Le Petit Journal de Canal +, où elle fait visiter son bureau avec une désinvolture étrange. Morceau choisi : « Là, ce sont des rapports. Je ne me souviens plus très bien de ce qu'il y a dedans en fait [rire]. Mais des choses qui devaient être très, très importantes » – il faut voir toute la séquence pour le croire.

Ça a le mérite d’être franc (comme lorsqu’elle avouait n’avoir pas lu Modiano), mais c’est flippant pour les citoyens que nous sommes – heureusement que nous ne parlons ici que de culture !

Et puis finalement, entre trois articles à écrire, douze coups de fil et trente-deux conférences de presse (nous aussi sommes dé-bor-dés), on est tombés sur une autre info, qui nous fait finalement réviser notre jugement sur Fleur Pellerin : Marine Le Pen verrait bien Éric Zemmour en ministre de la culture si elle gagnait en 2017. Euh, comment dire…

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