Où il est question du mécénat et du "naming"...

Édito du n°989 - mercredi 28 octobre - Petit Bulletin Grenoble

En ces temps dits de disette budgétaire, le mécénat apparaît comme la solution miracle. De grosses institutions culturelles grenobloises s’y sont d’ailleurs déjà mises : lancé au printemps 2010, le club des mécènes du Musée de Grenoble a ainsi permis l’arrivée dans les collections d’un tableau très onéreux de Morandi. Un mécénat plutôt discret donc…

Ce qui n’est pas le cas en ce moment dans la capitale, avec le changement de nom d’une salle de concerts et d'événements sportifs mythique ; et pas n’importe laquelle : l'une des cinq plus grandes dans le monde. Vous connaissiez le Palais omnisports de Paris-Bercy ? Le voilà rebaptisé l’Accor Hôtels Arena, du nom du groupe hôtelier qui a financé les travaux de rénovation de ce bâtiment décati. Du "naming" comme cela se fait déjà dans de nombreux autres pays (au pif : le Heineken Music Hall au Pays-Bas) mais qui questionne comme les murs appartiennent à la Ville de Paris.

Une privatisation d’espace public en somme (les clients d’Accor auront des avantages) qui passe très mal au vu du bad buzz engendré. Et entrouvre un peu plus grand une porte assez dangereuse : à quand en France des musées, des théâtres ou des bibliothèques portant fièrement le nom d’une marque ? Au point où l’on en est…

Faudrait très vite que les décideurs politiques se rendent compte des conneries qu’ils sont en train de faire au nom de raisons courtermistes. En attendant, continuons à dire que nous allons à Bercy, ce sera déjà ça.

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