Une pépite à l'ancien Musée de Peinture : Vivian Maier

Une photographe majeure du XXème siècle découverte juste après son décès !

Une petite heure à perdre avant la finale de la Coupe du monde de rugby. J’ai en tête l’affiche d’une expo photo à l’ancien Musée de Peinture. Il fait beau, c’est à 2′ à pied, l’entrée est libre, je viens d’écrire l’article sur le Musée Soulages, une petite sortie sera la bienvenue.
Les grenoblois savent qu’une visite à l’ancien Musée de peinture est sans surprise : quelques œuvres de qualité, souvent d’artistes locaux, bénéficiant d’une exposition allant au delà de leur renommée, grâce à l’implication des associations grenobloises d’artistes qu’il faut toujours saluer. Généralement on flâne un quart d’heure, on feuillette quelques dépliants. Pour les peintres ou photographes les plus cotés, on parcourt rapidement la liste des œuvres et leur prix. Puis on s’en retourne, satisfait d’avoir passé quelques minutes un peu hors du monde dans ce bâtiment suranné.

Et une fois vous tombez sur une pépite !
Vivian Maier, je ne connaissais pas. Et jusqu’en 2007, je n’étais pas le seul puisqu’elle n’avait publié aucun des 120 000 négatifs que l’on a retrouvés par la suite. C’est un jeune agent immobilier, John Maloof, qui, cherchant à illustrer un livre sur un quartier de Chicago, tombe par hasard sur un stock de 30 000 négatifs qu’il achète 400 dollars. Il publie quelques tirages sur eBay, suscitant l’intérêt d’un professeur d’art qui lui fait prendre conscience de la qualité de ces photos. Il arrive alors à retrouver près de 100 000 négatifs et finalement découvre qu’ils sont l’oeuvre d’une dame, alors âgée de 83 ans, s’appelant Vivian Maier … Et qui est décédée quelques jours plus tôt dans la misère la plus profonde. *

L’exposition prend prétexte d’un voyage dans le Champsaur, où Vivian Maier, juste après la seconde guerre mondiale, revient sur les traces de sa mère française issue de cette région et photographie familles et paysages. Ces photos enrichissent sans nul doute la mémoire de Saint-Julien-en-Champsaur et vont aller droit au cœur des descendants.

Mais le vrai trésor de cette exposition est cette dizaine d’auto-portraits, caractéristiques de son oeuvre, où elle se photographie de face, sans expression, intégrée à un décor de rue, de boutiques ou de devantures. Ces clichés sont toujours inventifs, et astucieux. Ils dévoilent un à un des pans entiers de la ville, de ses habitants, de ses travailleurs. Ils ont tous quelque chose de magnétique et captivant. Une cinquantaine de ces auto-portraits sont visibles sur le site Vivian Maier, géré par John Maloof.

Vivian Maier est désormais reconnue comme une photographe majeure de la « Street photography », de la seconde moitié du XXème siècle. *

Une surprise pouvant en cacher une autre, il faut aller jusqu’à la salle du fond, découvrir les artistes associés à l’exposition Vivian Maier. Et vous serez séduits et intrigués par la série « Auto(Portrait) » de Patrick Avivian, photographe grenoblois, qui propose une étonnante mise en scène du passé et de l’avenir dans ses photos de fôrêt.

*Wikipedia Vivian Maier

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