The Lobster de Yorgos Lanthimos

Un hymne absolu à l’amour

La forme est évidemment étonnante, mais le fond est au final classique : la recherche de l’âme sœur et ce que l’être humain est capable ou non de faire pour vivre en couple ou pour assouvir sa quête d’amour.

La première partie plonge le spectateur dans une pension anglaise et surannée, aux règles extrêmement strictes et dont l’objectif est d’apparier des célibataires en moins de 45 jours, sous peine qu’ils se transforment en l’animal qu’ils ont choisi. Le compte-à-rebours est rapidement oppressant et chacun développe sa stratégie pour trouver sa compagne ou son compagnon et convaincre la directrice de la sincérité du couple. Ou pour prolonger le séjour au-delà des 45 jours fatidiques en participant à des battues dans la forêt attenante et en ramenant à son tableau de chasse des Solitaires, sorte de gueux vivant clandestinement en marge de la société.

C’est une magnifique fable satirique sur la pression sociale rendant les individus quasiment prêts à tout pour rentrer dans la norme. Renforcée visuellement dans le film par l’uniformité des vêtements. Colin Farrell, bouffi, parfois proche de la résignation, promène son spleen et un sens de l’humour désespéré dans cet univers accablant, hésitant jusqu’au bout sur la bonne méthode pour échapper à son futur destin de homard.

La seconde partie nous transporte à l’opposé dans le monde des Solitaires, qui comme leur nom l’indique ont fait le choix de vivre en excluant tout relation de couple, ne serait-ce qu’un flirt, au risque de punitions extrêmement cruelles. Sont-ils des échappés de la pension ? Ont-ils choisi ce mode de vie en révolte d’une société où vous vous faites contrôler si vous n’êtes pas en couple pour faire du shopping dans les centres commerciaux ? Léa Seydoux mène sa troupe comme un guru, organisant des sortes de représailles au sein de la pension en révélant cyniquement les couples qui trichent sur la sincérité de leurs sentiments.

Autant dans la pension, le but était de former un couple, autant chez les Solitaires, le but est d’éviter d’être démasqué lorsque l’on prend le risque d’engager une relation amoureuse. Colin Farrell, finalement ne se résignant jamais malgré son air débonnaire, et Rachel Weisz développent alors un langage des signes qui leur permet de vivre leur amour au sein de la communauté. Jusqu’à être démasqué et soumis aux foudres de Léa Seydoux.

La passion étant plus forte, ils s’enfuient. Le dernier plan du film laisse chacun face à une question fondamentale : jusqu’où est-on prêt à aller par amour ?

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