Warhol Unlimited au Musée d’Art Moderne de Paris

Une exposition pour dépasser les clichés.

Andy Warhol est sans doute l’un des artistes contemporains à la fois le plus et le moins bien connu. L’un des plus connus car il est le premier à avoir ériger le business comme une composante à part entière de son oeuvre, rendant ainsi ses œuvres extrêmement visibles et commentées. « Being good in business is the most fascinating kind of art » n’a-t-il pas hésité à déclarer. Préparant sans aucun doute le terrain à Jeff Koons qui a poussé ce savoir-faire à son paroxysme.
De plus Andy Warhol s’est beaucoup représenté, faisant que l’oeuvre et l’artiste se sont fait la courte échelle dans cette ascension de la célébrité. Tout le monde connaît Andy Warhol et tout le monde voit un de ces fameux tableaux où il se décline en plusieurs solarisations.
Enfin son choix de représenter la société de consommation par ce qu’elle a de plus banal, une boîte de conserve, a conforté l’image que s’en est faite le grand public : un artiste devenu célèbre en peignant en série des banalités, sa propre trombine ou quelques personnalités dont il use de la célébrité !

D’où l’intérêt de l’exposition « Andy Warhol, Unlimited » qui permet d’aller au-delà des clichés et de découvrir la richesse et la subtilité de ses créations. Parce que avoir à l’esprit un tableau d’Andy Warhol et s’immerger dans les centaines d’œuvres du MAM, ce n’est pas tout à fait pareil !

On est cueilli dès l’entrée par son immense portrait et une des séries où il s’est peint : chaleur et variations des couleurs et effet de miroir garanti de cet homme multiple qui vous regarde d’un air pensif. En face les fameuses conserves de soupe : toutes identiques mais toutes différentes, le sait-on ?

On arrive rapidement à cet espace reconstitué pour l’occasion, où des sérigraphies de chaises électriques sont accrochées au mur tapissé du papier peint Vaches. On est d’abord piqué par cette confrontation. Il faut absolument s’approcher des tableaux pour apprécier la qualité des matières et le travail de la sérigraphie. Et s’éloigner à nouveau pour embrasser ce choc visuel.

Je ne sais pas combien de portraits de Jacqueline Kennedy Andy Warhol a réalisé, mais le MAM nous en offre une série exceptionnelle, par le nombre et la variété, y compris celle du Musée de Grenoble prêtée pour l’occasion !

Mon espace préféré est peut-être la salle dédiée à Mao. C’est d’ailleurs la seule qui soit un espace quasiment clos : un portait monumental vous fait face, des portraits de plus petites tailles se répartissent sur deux autres murs et le dernier est parsemé de petits tableaux créant une impression de surpopulation. Le tout sur le papier peint Mao. Toutes les œuvres, bien sûr, représentent le Grand Timonier qui vous toise avec un petit sourire à la Joconde, mais elles sont toutes différentes par les teintes, les matières, et le coup de pinceau : une immersion fascinante.

Clou du spectacle pour terminer le parcours : Shawdows, 102 toiles de 193 cm sur 132 cm, bord à bord, exposées pour la première fois en Europe, couvrant les murs d’une immense salle dédiée à cette hallucinante juxtaposition qui décline en 17 nuances un tableau mi flamme mi ombre comme une lutte entre la vie et la mort.

Un artiste qui gagne à être mieux connu !

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