The Big Short : Le casse du siècle de Adam McKay

Ils ne le croyaient pas eux-mêmes !

The Big Short raconte l’histoire de 4 financiers de Wall Street qui, l’un après l’autre, ont compris que le marché immobilier était bâti sur du sable et ont décidé, pour des motivations différentes, de parier contre ce marché et contre l’avis de leurs propres institutions. En 2008 comme tout le monde le sait l’échafaudage de crédits pourris conçu pour vendre à tout prix des maisons à des familles sans le sou, s’écroule. Nos 4 financiers, après quelques sueurs froides, ramassent la mise !

On connaissait le résultat et ce qui est passionnant c’est de vivre le cheminement de ces loups de la finance qui détectent la faille, puis, incrédules, vont sur le terrain vérifier l’ampleur du désastre à venir, et en conséquence disposent leur pions dans cette grande partie d’échec, sûrs de leur fait et n’ayant plus qu’à attendre que les fondations s’effritent.

Une catastrophe annoncée

Le film nous aide à comprendre d’où viennent ces montages financiers qui à la fois empilent des crédits douteux et masquent les risques. Une idée de génie vue de ses promoteurs mais qui poussée à l’extrême va entraîner la chute du système et mettre à la rue des millions de familles américaines pauvres. Ayant du mal à croire à cette inconséquence, Steve Carrell et son équipe vont à la rencontre des acheteurs et des intermédiaires : de véritables morceaux de bravoure entre commerciaux sans scrupules et strip-teaseuse jouant les courtiers.

Pas de position morale particulière

Le film est d’autant plus crédible et fort qu’il nous présente 4 personnages qui vivent dans le système, y découvrent une faille et jouent contre lui sans position morale particulière. Leur motivation est simplement le gain. Avec chacun son style. En particulier l’homme qui découvre le pot aux roses, scientifique quasi autiste, autorisé à gérer un fonds de plus de 1 milliard de dollars, à se promener en tee-shirt et bermuda au milieu des costumes-cravates et qui n’écoute que du heavy metal. Sa curiosité du contenu des contrats que l’on fait signer aux acheteurs – il doit être le seul à les avoir lus – va le convaincre de l’insécurité du marché immobilier alors que tout le monde le considère d’une solidité à toute épreuve. Il allumera la mèche.

Fiction et réalité

Le rythme est évidemment intense car les 4 histoires s’entrelacent. Il s’accélère avec les images d’archives qui illustrent les excès, les faillites, les banlieues dont quasiment toutes les maisons arborent les panneaux « A vendre » et les banquiers faisant leur carton. Rythme et suspense car l’action se tend, le système résiste à la fois par aveuglement et par compromission, les nerfs des uns et des autres sont prêts à lâcher. Le film se termine en thriller.

Adam McKay a vraiment réussi un film majeur sur cette période d’irresponsabilité du monde de la finance qui entraînera la crise la plus importante depuis 1929 et dont nous souffrons toujours en Europe. Le drame est que mis à part Lehman Brothers qui a payé le prix fort, les autres banques des deux côtés de l’Atlantique, renflouées par les gouvernements, ont repris leurs activités de spéculation sans limite, allant même jusqu’à parier sur la dette des états qui les avaient sauvées. Comment a-t-on pu laisser faire ?

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