Le film à la force de Mustang

Avec son quatrième long-métrage, Deniz Gamze Ergüven met tout en œuvre pour montrer au monde entier la réalité tragique du destin de certaines femmes en Moyen-Orient. Film inspiré de faits autobiographiques, il retrace l’histoire de cinq jeunes filles turques emprisonnées par les conceptions traditionnelles des rapports hommes-femmes. Mais à travers la peinture de cette organisation sociale, la réalisatrice met en avant la force féminine.

Sorti en France en juin 2015 et étant nominé aux Oscars du meilleur film étranger ainsi que neuf fois aux Césars, Mustang connaît un grand succès dès sa sorti.

Les consitutions traditionnelles de la privation de liberté

On est tout d’abord bluffé par la fraternité, le soutien et le lien d’affection suprême entre ces sœurs dans la même misère. Une misère où les filles ont pour interdiction de jouer avec les garçons ; une misère où les filles sont enfermées chez elles, au sens propre du terme, pour avoir fugué ; ou encore où les filles ont pour obligation de se marier à l’adolescence avec un inconnu. Ainsi, dans certains cas tel que celui-ci, la constitution traditionnelle des rapports entre hommes et femmes semble être à revoir, ce que Deniz Gamze Ergüven parvient à faire ressortir de son film avec une grande justesse.

Dès l’une des premières images, il est évoqué la vision obscène que portent les adultes sur les jeux des enfants insouciants. Ainsi, monter sur les épaules des garçons semble avoir une forte connotation sexuelle. La réalisatrice fait part également du manque de réflexion des hommes à travers l’oncle, qui a recours fréquemment à la violence sur les filles pour les soumettre aux conceptions traditionnelles, et qui agit selon les lois d’une organisation sociale sans les assumer jusqu’au bout. En effet, alors qu’il leur interdit d’avoir toute relation à connotation sexuelle avant leur mariage, il commet des actes incestes avec elles.

La force féminine et la volonté d'émancipation

Contrasté à cela, la force des cinq sœurs, comparable à un mustang, permet de mettre en avant le besoin naturel d’indépendance de tout être humain. Ces jeunes femmes, dont de nombreuses scènes révélatrices des relations entre sœurs nous livrent leur grande complicité, se retrouvent piégées dans leur propre maison, privées de toute liberté, mais sont pourtant pleines de vie et se battent pour leur émancipation. La plus jeune fille, Lale, est étonnamment la plus avide de liberté, et met toutes les chances de son côté pour sa liberté.

Malgré leur jeunesse insouciante, les sœurs revendiquent une sorte de liberté sans entrave et sont prêtes à tout pour cela. Tout au long du film, elles trouvent chacune leur propre solution de remédier à cet emprisonnement.

Mais malgré l’abordage d’un sujet aussi dramatique, une douceur omniprésente plane dans le film. Celle-ci est certainement due aux musiques à sonorité orientale, à quelques images somptueuses de paysages turcs, à des effets de montage, comme des ralentis, etc.

Mustang est ainsi donc un film réalisé avec simplicité où règne une grande douceur à travers la dénonciation féministe de la situation sociale des femmes dans certains pays comme la Turquie.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X