Samedi expos à Grenoble

Temps mitigé samedi 5 mars, l’occasion de faire un tour de quelques galeries qui ont récemment renouvelé les artistes exposés.

Maude Maris, VOG, Fontaine

Maud MarisIl vous reste une semaine pour profiter d'une exposition lumineuse de la peintre Maude Maris. Ce qui frappe immédiatement est cette fraîcheur et cet éclat qui illumine ses grandes compositions, doublement inspirées d'objets quotidiens et d'architecture antique. Elle a développé une pratique personnelle à partir de petits objets qu'elle agence en sculptures, puis qu'elle photographie avant de les magnifier en peinture, combinant d'immenses à-plat de couleurs pastel et dessin minutieux des formes d'origines. Des compositions qui absorbent le regard et vous invitent à la méditation.

Aux côtés de ces grand tableaux, Maude Maris produit de petites œuvres, gardant la même thématique, mais qui en quelque sorte en prennent le contre-pied, à la fois par la taille et les couleurs, puisqu'elles fait ressortir sur un fond sombre les constructions qu'elle a élaborées.

Cette exposition m'a permis de découvrir qu'il existait une résidence d'artiste à Seyssins, la résidence Saint-Ange, qui accueille les talents naissants de l'art contemporain pour qu'ils puissent se consacrer pleinement quelques mois à leur travail et à leur recherche. Le bâtiment nouveau créée par le studio Odile Decq et adossé à la Tour Saint-Ange mérite à lui seul le détour.

Maude Maris travaille à Paris et est représentée par la Galerie Isabelle Gounod dans le 3ème arrondissement, à laquelle j'ai fait une rapide visite ce week-end et où avait lieu samedi le vernissage de la nouvelle exposition regroupant quelques jeunes peintres contemporains, dont Maude Maris. Si vous êtes dans le coin, n'hésitez surtout pas, d'autant que la rue Chapon regorge de galeries diverses et variées.

VOG, 10 Avenue Aristide Briand, Fontaine (arrêt Les Fontainades-Le Vog du Tram A), jusqu'au 19 Mars, Mercredi-Samedi 14h-19h

Galerie Isabelle Gounod, 13 rue Chapon, Paris 3ème

Nathalie Ducamp, Galerie Le Losange, Grenoble

Tableau NathalieJe connais Nathalie depuis de nombreuses années, car son mari et moi étions dans la même entreprise il y a 25 ans dans la région parisienne. Marc a embarqué sa famille dans la région grenobloise au début des années 90, et je ne les ai revus que lorsque nous sommes venus nous installer nous-mêmes au début des années 2000. Nous ne nous fréquentions pas particulièrement à l’origine, mais notre condition d’exilés, les souvenirs professionnels et les âges relativement proches de nos enfants, nous ont fait échanger quelques invitations. C’est à cette occasion que j’ai pu découvrir les talents cachés de Nathalie au travers de patchworks qui décoraient quelques murs de leur maison. Très sincèrement, ce genre d’ouvrages n’est pas ma tasse de thé ; les compositions sont souvent animalières ou florales, les couleurs assez régulièrement criardes et ils sont généralement destinés à heurter le regard sous forme de dessus de lit ou de coussins. Là rien de tel. En franchissant leur porte d’entrée, on tombait nez à nez avec un véritable tableau, abstrait dans l’assemblage des formes mais dont les teintes allant progressivement du blanc cassé au rouge profond en passant par des nuances d’ocre vous transportaient immédiatement dans les forêts d’érable du Canada.

On retrouve dans les tableaux exposés sous le thème « Manhattan perspectives », fruit d’un voyage à New York il y a 2 ans, ce jeu volontaire avec les couleurs. L’architecture de la ville se transforme en un assemblage formel de différentes teintes rappelant les matières des buildings et les jeux de lumière dans leurs surfaces vitrées. Bien que les peintures soient issues à l’origine de photographies, elles se métamorphosent en compositions abstraites qui ne gardent que l’essence de Manhattan.

Nathalie Ducamp a également capté l’atmosphère de la nuit. Cette nuit ponctuée des fenêtres éclairées des gratte-ciel et des phares des voitures. Mais au lieu de nous éblouir, ces lumières semblent nous parvenir à travers une brume humide qui les rendent floues, conférant à nouveau à cette peinture de la ville le caractère abstrait du seul jeu des couleurs.

Chrysler building2Nathalie Ducamp n'a pas seulement peint la ville, elle l'a également photographiée. Mais elle a pris un malin plaisir à restructurer les célèbres buildings en nous proposant une architecture alternative qui nous trouble : l’œil reconnaît ces formes emblématiques mais hésite devant ces innovations structurelles à la fois plausibles, compte tenu de ce que nous voyons s'ériger actuellement à travers le monde, mais aussi chimériques, créatures mi-réelles, mi-imaginaires.

Galerie du Losange, 10 rue Condorcet jusqu'au 2 avril. Mardi au samedi de 14h à 19h

CartonAngei

Jean-Pierre Angei, L'envol, Galerie Alter Art, Grenoble

Cette exposition est originale puisqu'il s'agit de photographies de vêtements créées par la couturière Catherine Valentin, dont l'atelier fait quasiment face à la galerie Alter-Art. Mais comme on le voit sur l'illustration, le photographe met les vêtements en scène, tels des personnages, et les photographie sur le tissu même que la couturière a utilisé pour les créer. Le vêtement prend vie mais a comme une présence évanescente du fait de la superposition avec son tissu d'origine. Il semble naître mais avoir du mal à se détacher de la matrice originelle.

Les murs se couvrent ainsi d'une cohorte de personnages flottant dans l'air, tout à la fois photographies, peintures et sculptures.

Galerie ALTER-ART, 75 rue Saint-Laurent, Grenoble, Mercredi-Dimanche 15h-19h.

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