Matthew B. Crawford et la lutte pour le silence

Édito du n°1008 - mercredi 23 mars - Petit Bulletin Grenoble

« Dans les aéroports, on propose de jouir du silence comme d'un produit de luxe. Dans le salon "affaires" de Charles-de-Gaulle, pas de télévision, pas de publicité sur les murs, alors que dans le reste de l'aéroport règne la cacophonie habituelle. Il m'est venu cette terrifiante image d'un monde divisé en deux : d'un côté, ceux qui ont droit au silence et à la concentration, qui créent et bénéficient de la reconnaissance de leurs métiers ; de l'autre, ceux qui sont condamnés au bruit et subissent, sans en avoir conscience, les créations publicitaires inventées par ceux-là mêmes qui ont bénéficié du silence... »

Il y a plusieurs façons de se pencher sur la thématique de la lutte des classes. Celle de l’Américain Matthew B. Crawford, philosophe que l’on a beaucoup vu et lu dans les médias français en ce mois de mars (ici un extrait de son interview à Télérama) pour évoquer les dérives de notre monde ultraconnecté, a le mérite de déplacer originalement le curseur. Une idée déjà évoquée par certains (comme, en 2004, le très cynique ancien boss de TF1 Patrick Le Lay avec sa fameuse expression sur le « temps de cerveau humain disponible ») mais qui, formulée de la sorte et solidement argumentée (d’où notre recours abusif à la longue citation !), fait froid dans le dos.

On voulait vous l’offrir, comme ça, en cadeau, parce qu’on est sympa. De rien. Nous on file en librairie acheter le bouquin de ce fameux Crawford. Et on sera optimistes une prochaine fois.

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