Les artistes, les interviews et le café du commerce

Édito du n°1092 - mercredi 18 avril 2018 - Petit Bulletin Grenoble

«Un ami me confiait qu’il ne regardait plus que ses pieds dans le métro ou dans le train, de peur d’être poursuivi en justice si son regard croisait celui d’une femme. Voilà où on en est arrivé ! » Chers acteurs et actrices, et plus globalement chers artistes, vous êtes des êtres comme les autres. Et ce n’est pas parce que vous nous confiez des anecdotes personnelles qu’elles sont forcément plus intéressantes que celles que l’on entend dans le fameux café du commerce.

Oh, loin de nous, chère Nathalie Baye, l’idée de contester l’existence de ce mystérieux ami terrorisé d’être accusé d’harcèlement sexuel pour avoir simplement dévisagé une inconnue dans les transports en commun… Mais juste une simple question, notamment parce que nous vous apprécions grandement et connaissons votre clairvoyance : pourquoi ne lui avez-vous pas dit que, franchement, il s’inquiétait pour rien ? Voire qu’il faisait un peu de cinéma ?

Certes, libre à chacun de débattre sur les formes que prend ce phénoménal mouvement de libération de la parole des femmes auquel nous assistons depuis l’an passé, et libre à chacun de se demander si nous allons trop loin ou non… Mais, à l’image de la tribune contestable sur « la liberté d’importuner » parue dans Le Monde il y a quelques mois, rapporter à des milliers de lecteurs et lectrices (ici dans Marie Claire la semaine dernière) une telle connerie dévalorise l’air de rien toutes celles qui ont osé briser la loi du silence. Voilà, plutôt, où on en est arrivé.

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