Déprime contemporaine
ARTS par Laetitia Giry le Lundi 24 juin 2013 | La Maison de l’image, lieu ressource à Grenoble dédié aux images et situé Galerie de l'Arlequin, présente à l'Ancien musée de peinture une exposition photographique (...)
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Grenoble
Chacune de ces petites saynètes permet au spectateur de se délecter de détails que Michel Gasarian, dans un savant travail de cadrage et de composition, parvient à mettre en exergue. Des coureurs amateurs, maillots à pois rouges et logos de supermarché sur le dossard, semblent livrés à eux-mêmes, désœuvrés dans un espace naturel magnifique ; des parasols aux motifs improbables sont péniblement déployés pour se protéger d’une possible intempérie ; vautré dans des herbes hautes, à l’ombre d’un buisson, un cycliste amateur lit un journal qui titre « Coup de frais », tandis que sur un autre cliché, un homme assis, dans la position exacte du Penseur de Rodin, semble égaré au sommet du mont Ventoux… Des situations souvent cocasses qui évoquent l’univers doucement burlesque et poétique de Tati auquel Michel Gasarian rend hommage en détournant le titre du film Jour de fête. Tout un tas de détails croustillants que le photographe a relevés au cours de quatorze années passées à observer ces spectateurs qui font en somme ce à quoi lui-même consacre l’essentiel de son temps : regarder et surtout … attendre ! « Ces spectateurs, c’est nous (les photographes) sur le bord du Tour. Finalement, on se ressemble assez ! », renchérit Michel Gasarian.
Par ailleurs, produits entre 1994 et 2008, les clichés de Michel Gasarian portent en eux la mémoire d’une époque où notre rapport aux événements et à la vie sociale était tout autre. Prises à la charnière de deux siècles (millénaires, même !), ces images témoignent de la manière dont, il n’y a pas si longtemps, la spontanéité d’un rassemblement ne générait pas nécessairement une surenchère d’hystérie sécuritaire et où surtout, nous étions pleinement à ce que nous vivions. En effet, dans ces images, pas de téléphonie mobile, ni d’hyper-connectivité, encore moins d’information en continu. Les spectateurs sont entièrement à ce qu’ils font, même lorsqu’il s’agit de ne rien faire, car ce moment d’expectative et d’incertitude, à la limite de l’ennui, participe du plaisir qu’ils ont à assister à l’événement Tour de France. À méditer.
« Tour de fête » de Michel Gasarian
Au domaine de Vizille jusqu’au 4 novembre
Chacune de ces petites saynètes permet au spectateur de se délecter de détails que Michel Gasarian, dans un savant travail de cadrage et de composition, parvient à mettre en exergue. Des coureurs amateurs, maillots à pois rouges et logos de supermarché sur le dossard, semblent livrés à eux-mêmes, désœuvrés dans un espace naturel magnifique ; des parasols aux motifs improbables sont péniblement déployés pour se protéger d’une possible intempérie ; vautré dans des herbes hautes, à l’ombre d’un buisson, un cycliste amateur lit un journal qui titre « Coup de frais », tandis que sur un autre cliché, un homme assis, dans la position exacte du Penseur de Rodin, semble égaré au sommet du mont Ventoux… Des situations souvent cocasses qui évoquent l’univers doucement burlesque et poétique de Tati auquel Michel Gasarian rend hommage en détournant le titre du film Jour de fête. Tout un tas de détails croustillants que le photographe a relevés au cours de quatorze années passées à observer ces spectateurs qui font en somme ce à quoi lui-même consacre l’essentiel de son temps : regarder et surtout … attendre ! « Ces spectateurs, c’est nous (les photographes) sur le bord du Tour. Finalement, on se ressemble assez ! », renchérit Michel Gasarian.
Par ailleurs, produits entre 1994 et 2008, les clichés de Michel Gasarian portent en eux la mémoire d’une époque où notre rapport aux événements et à la vie sociale était tout autre. Prises à la charnière de deux siècles (millénaires, même !), ces images témoignent de la manière dont, il n’y a pas si longtemps, la spontanéité d’un rassemblement ne générait pas nécessairement une surenchère d’hystérie sécuritaire et où surtout, nous étions pleinement à ce que nous vivions. En effet, dans ces images, pas de téléphonie mobile, ni d’hyper-connectivité, encore moins d’information en continu. Les spectateurs sont entièrement à ce qu’ils font, même lorsqu’il s’agit de ne rien faire, car ce moment d’expectative et d’incertitude, à la limite de l’ennui, participe du plaisir qu’ils ont à assister à l’événement Tour de France. À méditer.
« Tour de fête » de Michel Gasarian
Au domaine de Vizille jusqu’au 4 novembre
Crédit Photo : (c) Michel Gasarian
ARTS par Laetitia Giry le Lundi 24 juin 2013 | La Maison de l’image, lieu ressource à Grenoble dédié aux images et situé Galerie de l'Arlequin, présente à l'Ancien musée de peinture une exposition photographique (...)
ARTS par Laetitia Giry le Lundi 24 juin 2013 | La Maison de l’image, lieu ressource à Grenoble dédié aux images et situé Galerie de l'Arlequin, présente à l'Ancien musée de peinture une exposition photographique (...)