Soirée / On a beaucoup parlé, depuis quelques années, de l’émergence d’une nouvelle scène électronique française (essentiellement parisienne d’ailleurs) en rupture totale avec les dogmes jusqu’alors en vigueur, devenus quelque peu étouffants au fil des années. Des artistes d’une jeunesse souvent sidérante qui explosent littéralement du jour au lendemain, mettent en avant leur musique par le biais de graphismes sophistiqués et flashy, et ont grandi en écoutant du hip-hop plutôt que le rock indé de leurs grands frères. On s’autorise ce long aparté car le jeune DatA incarne mieux que quiconque ce phénomène, qui horripile les vieux réacs de l’électro et enthousiasme (démesurément ?) les clubs kids. 21 ans tout juste au compteur, découvert sur Myspace à la grâce d’une poignée de tracks rapidement sortis en maxi, une passion quasi exclusive pour le hip-hop depuis son plus jeune âge, Daft Punk comme idole, et un buzz retentissant de la France au Japon monté en quelques mois seulement. On aurait pourtant tort de réduire DatA à son seul statut “sociologique”, car sa musique mérite bien mieux. Simple, efficace, produite de son propre aveu un peu à l’arrache, mais capable de retourner sans problème n’importe quel dancefloor normalement constitué. La recette, un goût immodéré pour le son clinquant des vieux synthés, la pop un peu cheap, l’électro sale, et le funk électronique des années 80, et surtout une absence totale de complexe vis-à-vis du glorieux passé de la musique électronique, qu’il commence seulement à découvrir depuis peu (il tournait auparavant comme DJ hip-hop aux côtés de Grem’s). Associés pêle-mêle dans 4 titres dansants à souhait, ces divers éléments ont donné naissance à son acclamé premier maxi Trop Laser, auquel devrait succéder d’ici peu Aerius Light, toujours sur Ekleroshock. D’ici là, allez donc l’écouter à la MC2, ne serait-ce que pour vous faire un avis.Damien GrimbertSoirée Trop Laser avec DatA et Scare le 26 mai au Bar MC2Maxi : “Trop Laser EP“ (Ekleroshock)
