Sur un plateau

Rencontres avec trois responsables de plateaux le soir fatidique... Propos recueillis par Arnault Breysse

Zone rock’n roll, plateau Jardin HocheExplications de Laurent Ageron, président de RocktambuleComment ça marche ?Ça fait 4 ans qu’on fait la fête de la musique devant le local de l’asso. La ville lance un appel à candidature, réceptionne des dossiers qu’on nous transmet ensuite. C’est détendu, sans pression particulière. Généralement, la bio des groupes c’est une feuille griffonée à la main, faite à l’arrach ‘. C’est pas ce genre de choses qui priment. On a sorti 6 groupes rock cette année, sur une trentaine. Il faut qu’ils soient de Grenoble et qu’ils n’aient pas joué les années précédentes. Ça nous permet de voir de très jeunes groupes et d’avoir des surprises. Comme M’Guetta il y 3 ans, on les a mis dans la programmation du festival tout de suite derrière. À suivre sur le plateau ?Hormis Hollophonics, une partie des musiciens d’Anka, on ne connaissait personne. Le groupe qui nous a le plus surpris, c’est Les lutins patates de l’espace. Ils s’étiquettent post-rock, ils jouent sur les ambiances, des brisures et des choses plus aériennes. la tendance ?On est plein dans le son pop-rock et rock-électro. Tu tombes très vite sur des choses un peu formatées. En pop-rock, c’est difficile de choisir, ça se joue à très peu de choses, la voix du chanteur, les mélodies. Beaucoup de groupes se ressemblaient. On aurait pu faire la soirée uniquement avec ce registre. Mais en ce moment beaucoup ne jurent que par ça et il y pas mal de groupes qui parviennent à sortir leur épingle du jeu. Comme Staël qui vient de signer sur un label d’Universal.Le point sur l’asso ?Pour le dernier festival on a eu près de 15 000 personnes. Ça prend d’années en années mais c’est pas suffisant pour maintenir l’asso à flot. On a deux ans de déficit consécutif et on est sur une année difficile. On a du réduire nos activités, supprimer un poste sur 3 et solliciter les collectivité pour l’année 2006, pour ramener la structure à un équilibre financier. Et voir à partir de 2007 ce qu’on va faire. On est dans une période assez délicate, d’un coté le festival pousse et nous demande vachement ce temps. Et puis en même temps, la structure a du mal à suivre, il faudrait que le festival explose vraiment pour que l’on puisse assurer l’année. Il faut encore 4-5 ans pour ça. On a 40 000 euros de déficit cumulé sur 2004-05. Il a fallu stopper l’hémorragie et remonter la pente sans pour autant modifier le prochain festival. Et espérer que le public suive comme l’année dernière.Zone chanson, plateau Place St AndréExplication d’Eric, de l’association Projet Bob et de Nicolas pour la partie programmation.Comment ça marche ?C’est la première année que l’on participe. La ville a confié la programmation à des asso en fonction des styles. On doit notre rôle d’abord à une étiquette “chanson” dont on essaye de se détacher, et aussi certainement à la Bobine qui depuis un an et demi nous rend facilement identifiable en tant qu’acteur local. La ville a lancé son appel a candidatures, a fait un tri puis nous a transmis la proposition d’une dizaine de groupes. La sélection a été faite par un collectif de 2/3 personnes.À suivre sur le plateau ? Yindalé, c’est de la chanson festive et ceux que j’ai préféré à l’écoute.La tendance ?Pas vraiment de tendance, sur la dizaine de groupes les styles étaient assez variés. De la chanson intimiste à la variété. Le point sur l’asso ?On est content du fonctionnement de la Bobine, du développement du resto-bar et des studios de répétitions. On essaye de développer les projets de résidences. Avec Yoanna qui travaille ici depuis 10 mois, Co-B qui fait de la chanson ou le groupe No Mad ? que l’on produit. La partie diffusion de la salle du haut fonctionne une fois par semaine avec une programmation axée sur la découverte d’artistes. On obtient une fréquentation moyenne de 60-70 personnes. On est parvenu à fidéliser un public et un réseau. Aujourd’hui l’association est autofinancée à 95 % et emploie 6 salariés. On gère notre fonctionnement mais on manque de moyen pour étendre nos projets. Le gros combat, c’est de savoir si l’on va pouvoir rester dans la cour Charlie. Le bail se termine dans un an. Aujourd’hui ça concerne une vingtaine de structures – asso, SCOP, SARL- regroupées en 3 pôles. Culture/artisanat, Economie sociale et solidaire/hébergement. Ça représente une centaine de salariés. La Metro est prête à ouvrir et financer un deuxième pôle dédié à l’économie sociale et solidaire, et utiliser ce site et maintenir ses structures. Mais le projet n’avance pas faute d’un positionnement clair de la ville de Grenoble. D’où notre mobilisation du 21 juin dans la Cour Charlie avec tous les partenaires concernés. Et les concerts des Mélusines, Yoanna, Les Alccolites, Yoanna, LCF et les 40 batteurs.Zone électro, plateau MistralExplications de Rudolf, de l’association IcôneComment ça marche ?On a eu des réunions régulières avec la Ville pour préparer l’évènement. C’est la première année qu’on participe. On doit gérer le plateau du parc Mistral jusqu’à une heure du mat’. La ville s’est occupée de collecter les candidatures, on a pu aussi avoir nos propres propositions. Ça permet de voir des gens qui n’ont pas l’occasion de jouer souvent. Le souci avec le plateau électro, c’est que très peu de DJ sont dans leurs fichiers et l’info n’a pas été suffisamment relayée. Donc il y a eu très peu de candidats. Et puis certains gars ne voulaient pas participer à un truc de la ville, c’est dommage. Mais faut pas qu’ils viennent se plaindre que l’on fait jamais rien pour eux. À suivre sur le plateau ?J’ai hâte d’entendre Looping de l’Agence 2 Mix, on a déjà mixé tous les deux pour mélanger nos trucs. Et là j’ai hâte de l’entendre tout seul.La tendance ?Le son du label Border Community avec Nathan Fake et James Holden. C’est ce qui marche en soirée en ce moment, une électro minimale très funky. Le point sur l’asso ?L’actualité c’est le bilan de la dernière soirée Soleil Vert à la Bastille. On a refusé du monde, on a eu 1000 personnes donc c’est le bon point. Le problème c’est que notre technicien-son s’est barré à 10h30 et on l’a jamais revu. Les coupures son ont démarré avec les live vers 1h, c’était le cauchemar. À force de chercher, on a trouvé la solution avec un coup de main de techniciens qui étaient dans la salle. Schumacher a mixé 4h au lieu de 2, avec le sourire. On a apprécié mais pour le reste on était super déçus. On avait tout calé avant, réglé les problèmes d’accès… Bref on va refaire une soirée certainement gratuite, par respect pour les gens qui sont venus. Histoire de rattraper le coup.

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 17 octobre 2023 L'édito du Petit Bulletin n°1221 du 18 octobre 2023.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X