la nuit je monte / box n’est pas une tête d’affiche ou le nom d’un fêtard qui squatte la conscience collective des noceurs noctambules grenoblois. Mais une sorte de grand gourou d’une secte électronique dénommée Modus.
Guillaume Roche
Petit, lunettes carrées, mèche folle et raie sur le côté, il a cet air du jeune actif décontracté, étudié et stylé. Diplômé de l’EAG, il ne passe néanmoins pas ces journées et soirées à concocter des plans pour atteindre les sommets de l’architecture, comme certains de ses confrères caressant l’espoir de réussir un concours international. Ici, on parlera musique. Flash back Aujourd’hui, DJ et fer de lance du collectif Modus, bOX a emprunté dès l’adolescence le chemin de croix de la création. Il a toujours eu en lui cette envie de créer des choses, mais il ne trouvait pas l’exutoire qui lui irait comme un gant. Après des tentatives infructueuses et hésitantes à la basse, il a laissé tomber les quatre cordes âpres de l’instrument pour s’adonner aux platines. Avant de bondir hors de sa boîte tel un diablotin monté sur ressort, il a passé son temps et son énergie à découvrir de nouveaux artistes, et à améliorer sa pratique du mix durant plusieurs années. Lentement mais sûrement, il a eu cette maturation nécessaire aux jeunes plantes artistes pour s’affirmer et a été poussé, aussi, par certains de ses amis à persévérer. bOX pourrait se targuer et faire la nique (sonore), mais il préfère rester calme et déterminé à triturer ses sets. Petit à petit, on devient moins petitAprès la vague rock qui avait enflammé l’esprit de certains de ses congénères, l’électro a embarqué bOX dans sa déferlante. Le surfer (sonore) est entré dans le collectif Modus créé à l’initiative de Voxel, en septembre 2001. De ces premières réunions qui suintaient parfois le capharnaüm improductif ou les égos (surdimensionnés) des uns et des autres s’entrechoquaient, bOX a su s’imposer en franchissant petit à petit les étapes. Il faut avouer, les débuts de Modus étaient hasardeux : le collectif rassemblait sous une même bannière une dizaine de personnes. Avec le temps, une sélection naturelle et artistique s’est opérée en lissant, une à une, les aspérités de Modus. Puis, Voxel a passé le gouvernail du navire à bOX en 2004. Ce dernier a rapidement donné une impulsion et un nouveau souffle, en ordonnant ses petits soldats en rang d’oignons. Dorénavant, Modus est composé depuis 2005 par quatre personnes : Imago, Phonotone, Voxel et Box. Les soirées de ces loustics gagnent de plus en plus en rigueur, et invitent à embarquer à destination d’univers musicaux qui vont de la tech minimale à une électronica déstructurée. De l’avantIls en ont passé du temps à démarcher pour se faire une petite place dans la nuit grenobloise. Il faut dire que Grenoble a aussi la particularité d’être une ville disposant d’un vivier assez conséquent en DJs de renommée internationale. Mais, à force de persévérance et ténacité, les mixtapes ont commencé à être écoutées, et prises en considération par les boss de la scène électro locale. La Modus' Electronic Party s’est taillée sa part du gâteau en mixant régulièrement au Mark XIII. Depuis janvier 2007, ils collaborent avec l’association Interface Electronics, laquelle organise des soirées au bar de la MC2. De cette petite reconnaissance, ils gardent la tête sur les épaules et ne cherchent pas à devenir des maîtres du dance floor, se comparer à des pointures comme The Hacker et consorts. Non, une petite soirée de temps à autre pour retrouver les potes et les connaissances leur suffit amplement. Par ailleurs, le projet de Médiatek-Modus, initié par Voxel, est un outil de travail et de promotion pour la musique électronique ouvert à tous les DJs. Projet qui a déjà intéressé des personnalités telles que HIV +, Jérôme D, Christopher Kah, Human Body, l’Agence2mix crew, entre autres. Pour vous faire un avis sur la musique de ce jeune collectif et découvrir d’autres artistes à l’adresse http://www.mediatek-modus.com. Attention, à la claque (sonore). Three Electronics CollectivesFuté / bOX / Looping / Smart ven 14 déc à 0h, au Bar de la MC2
