La valeur de Tachka

Tachka

Restaurant Le Ness

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Alors même que Tachka vient de sortir son premier album, le magique "Balbutiar", il vous faudra le découvrir physiquement, sur disque ou en concert à Grenoble, si vous voulez avoir un aperçu du talent de cette artiste émergente. On vous explique doublement pourquoi ici. Stéphane Duchêne

Quel est le point commun entre les célèbres trip-hopeux Portishead et la jeune folkeuse lyonnaise franco-danoise Tachka ? 0, 0045 euros de droits d'auteur par écoute sur une plate-forme de streaming. Rassurez-vous, tout le monde est logé à la même enseigne.

Mais c'est en rappelant l'exemple des Bristoliens que Tachka a lancé le sujet de ce mode de rémunération il y a peu sur son site : Portishead a gagné 25 000 dollars de cacahuètes pour quelque 34 millions d'écoute – si l'on compare avec ce que représente 34 millions de 45t vendus par, disons, les Beatles, on passe de la possibilité d'acheter une Golf toute option à une villa hollywoodienne avec golf aussi mais 18 trous. Expliquant au passage pourquoi elle a pour l'heure choisi de faire paraître son premier album, Balbutiar, en « physique » mais pas encore en digital et en streaming justement. Au risque de nager à contre-courant des us et coutumes en matière de consommation culturelle et de construction de la notoriété – culotté pour une artiste dite « émergente ».

Car, tenez-vous bien, Tachka, depuis le début de sa jeune carrière faite de concerts et déjà balisée d'un premier EP, a engrangé avec celui-ci des gains virtuels de 19, 08 euros (or il faut atteindre la somme magique de 25 euros pour que les « fonds » soient débloqués).

Juste valeur

Bien sûr, il ne s'agit pas pour la chanteuse d'ambitionner de faire fortune (avec ses 19 euros elle ne peut guère aspirer qu'aux essuie-glaces de la Golf précitée), ni même de vivre de la musique, simplement de militer pour que sa musique – et la musique en général – soit reconnue à sa juste valeur. C'est-à-dire à une valeur tout court. Or la musique de Tachka en a. Beaucoup.

Présente depuis quelques années maintenant, elle a envoûté plus d'une salle lyonnaise et au-delà avec son folk ouaté mué aujourd'hui en envolées plus ambitieuses. Comme Joe Bel, qu'elle a récemment accompagnée pour son dernier enregistrement, Tachka, qui a également enregistré dans l'enceinte du désormais incontournable studio Mikrokosm à Villeurbanne, sait aussi mettre de la soul et donc un peu d'ivresse dans la culotte de velours de chansons oniriques qui flirtent également avec le jazz et le classique. Et qu'elle habille d'arrangements non seulement soignés, mais surtout empreints de folie, de noirceur et pour tout dire de magie noire.

Premier album ou pas, on est loin des balbutiements d'une artiste émergente, mais chez une chanteuse auteure-compositrice exigeante qui mérite d'être reconnue à sa juste valeur. Et là on ne parle plus d'euros.

Tachka, vendredi 12 juin à 21h au Ness

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