Vers l'infini et au-delà (du jazz) avec Guillaume Perret

Guillaume Perret

Théâtre municipal de Grenoble

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Concert / « C’est le porte-drapeau de la nouvelle scène jazz made in France » comme l’assure le Théâtre municipal de Grenoble qui le programme jeudi 28 mars. C'est tout à fait ça, et on vous explique pourquoi.

À force de se frictionner avec les limites, de franchir les frontières à grands coups d'épaule comme on enfonce une porte, d'abattre les murs entre les genres comme un éléphant lancé dans un magasin de porcelaine, il fallait bien que l'iconoclaste Guillaume Perret finisse par repousser l'ultime frontière. Celle-là même que l'empire américain reluquait d'un œil avide dans les années 1960 et que JFK lui-même matérialisa dans un discours resté célèbre qui promettait la lune. Celle, invisible, qui sépare notre planète de l'infini : l'espace.

C'est désormais chose faite avec la BO augmentée du film 16 Levers de soleil, documentaire d'Emmanuel Le Goff sur l'aventure spatiale du Mr Perfect volant Thomas Pesquet. Augmentée car Guillaume Perret en a tiré un album qui va au-delà de l'illustration sonore, un objet cohérent et complet qui tourne sur sa propre orbite. Où se déploient tout son génie créatif et sa folie qui débordent allègrement le cahier des charges filmique imposé au départ. Le saxophoniste y joue avec les sons d'ambiance fournis par la Nasa mais aussi quelques collaborations avec le rappeur Lino ou le contre-ténor Fabrice Di Falco. Loin des clichés planants auxquels on aurait pu s'attendre, Perret restitue et imagine aussi la puissance de l'aventure du spationaute, métaphorise son dialogue de petit homme avec l'immensité de l'espace et la majesté du chant de la Terre.

Une fois en orbite, son free-jazz peut ainsi partir dans un voyage sans limite, se recroqueviller dans l'abstraction amniotique ou étaler sa puissance de projection. Mais aussi jouer avec les codes du space-opera et de ses BO – on pense à 2001, mais aussi, une fois de plus concernant Perret, au cousinage de certaines de ses embardées avec les explosions stellaires d'un spécialiste du score : le compositeur Bear McCreary (A Certain Trip 1 évoque ainsi Battlestar Galactica). Mieux, Thomas Pesquet lui-même, dont il n'est rien qu'il ne puisse visiblement faire, y interprète, depuis l'espace, Into the Infinite. Les deux hommes étaient faits pour se rencontrer : rien ne les arrête.

Guillaume Perret
Au Théâtre municipal de Grenoble jeudi 28 mars à 20h30

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