La situation se précise au Théâtre de Création. Mise à part la nécessité encore criante de recruter un administrateur, tout devrait être opérationnel fin septembre. D'abord pour la reprise du très justement joué Nous les Héros de Jean-Luc Lagarce (on attend tout de même de voir la nouvelle distribution), qui marque le lancement de cette deuxième saison. Ensuite pour la résidence inaugurale de Stéphane Müh dans le giron de la Salle Noire sur le site Cémoi, 300 m2 d'espace quasi praticable où la compagnie créera et jouera in situ Carré Fumeur, un texte de Miez. Mais, si ce premier semestre au niveau de la programmation s'inscrit dans la logique continuité de la saison précédente (on retrouve La Fabrique des Petites Utopies et Jean-Marc Galéra), David Aparicio, chargé du développement épaulé par son indispensable régisseur Patrick Jaberg (à ce jour, l'équipe porteuse du projet), affirme que les missions du lieu ont évoluées : «plus de diffusion, mais un soutien adapté aux jeunes compagnies locales émergentes élaborant de nouvelles formes théâtrales et une envie aussi d'aider celles-ci à naître, car l'offre n'est pas si étendue». Ces orientations neuves et attrayantes seront effectives début janvier. Se succéderont alors travaux dansés, projets pluridisciplinaires s'acoquinant à la sociologie ou à d'autres disciplines scientifiques, objets transversaux originaux interrogeant le public sans pour cela l'ennuyer. Le dénominateur commun à ces futures trouvailles : «un propos pertinent et stimulant». Un recadrage intéressant des missions donc, et une nouveauté déjà évoquée par Michel Roussel (Direction des Affaires Culturelles) sera tentée : «nous aménagerons des temps de respiration dans la saison afin de pouvoir soutenir un metteur en scène qui se présenterait en cours de route avec un projet fort». Cette envie de découvrir et d'aider les jeunes créateurs du spectacle vivant est fort louable, nécessaire, mais où iront les autres compagnies grenobloises qui, selon Le Théâtre de Création, ne répondent pas à ces critères ? «Les Affaires culturelles ne les abandonnent pas. Le Théâtre de Création est pensé en complémentarité aux autres salles dans lesquelles ces compagnies pourront trouver une scène». Se profile, apparemment, une dernière année de transition pour permettre au lieu de trouver ses marques, affirmer son identité et rayonner. On croise les doigts. SD
