Vendredi 16 avril 2010 Pour sa 14e et dernière biennale de la danse en tant que directeur artistique, Guy Darmet s'offre et nous propose une multitude de têtes d'affiche...
Jean-Emmanuel Denave
Chronique d'une biennale 3/4
Par Jean-Emmanuel Denave
Publié Vendredi 24 septembre 2010 - 2718 lectures
Photo : Photo : Christian Ganet
Danse / Après un début éclatant, la Biennale déçoit et patine sur des spectacles superficiels. Avec une danse qui gesticule et parade, sans propos, enjeu, ni même recherche purement formelle... Jean-Emmanuel Denave
Et même le brillant Nasser Martin-Gousset a sombré, corps et biens, dans "Pacifique", sa création pour 13 danseurs. S'emparer des images d'Épinal du cinéma d'action et de ses bandes-son (James Bond surtout, avec un soupçon de Kill Bill, Matrix, Robocop...) comportait évidemment un risque : le cliché. Le chorégraphe a, peut-être, voulu donner vie, ironie et corps à quelques personnages habituellement réduits à deux dimensions, mais ne propose en réalité qu'une suite de saynètes ludiques, de poses figées parfois humoristiques, de scènes de combats traînant en longueur... Un grand gâchis de talents pour un spectacle finalement potache et régressif. Contrairement à nos espoirs, le plus jeune et encore méconnu Alban Richard n'a pas réussi à sauver les meubles cette semaine. Le chorégraphe a certes travaillé (sur les thèmes de l'érotisme, de l'hystérie, de la mystique), lu Georges Bataille, et tenté de mener la danse hors des sentiers battus. Mais l'emphase ampoulée de son duo sur "Tristan et Isolde" de Wagner, sa série de mimiques hystériques sur du Bach remixé, ou une vidéo représentant quelques fantasmes homo-érotiques et sado-masochistes tombent vite des yeux. Alban Richard cherche mais ne trouve pas encore, tandis que ses collègues ont depuis longtemps abandonné le laboratoire chorégraphique pour la confiserie.14e Biennale de la danse, jusqu'au dimanche 3 octobre.