Amphi de culture

Formations / Hors des grandes écoles spécialisées, comment est enseignée la culture ? À Lyon, l'essentiel de ces formations est dispensé à l'université Lumière, présidée par un historien de l'art, Olivier Christin. Quelle est l'offre proposée ? Est-elle génératrice d'emplois ? Nadja Pobel

Décoder la liste des intitulés de formations à l'université n'est jamais une sinécure. Il vaut mieux s'armer d'une boussole pour se frayer un chemin dans le foisonnement des propositions à tel point que la Direction de l'Enseignement Supérieure du Ministère de l'Éducation nationale incite désormais l'ensemble des Universités à diminuer leur nombre de masters pour que l'offre soit plus lisible. À Lyon 2, deux formations professionnelles de deuxième cycle émergent. La première concerne l'ancien IUP Métiers des arts de la culture. En cours de restructuration (voir encadré), cette formation dense, ponctuée par de nombreux stages, permet d'accéder à une réflexion générale sur les enjeux de la culture dans la société avec des cours de gestion, de droit de l'entreprise appliqué au secteur culturel, de communication. Le master 2 Développement culturel et direction de projets est chapeauté par la faculté voisine de sociologie. Il résulte de l'ancien DESS piloté par l'ARSEC. Dans cette formation une majorité des enseignements dispensés sont assurés par des intervenants extérieurs, des professionnels des métiers de la culture. Le public de ces deux masters est assez semblable : une large place est faite aux étudiants étrangers et tous les profils sont les bienvenus. Plus les étudiants sont différents, plus la promotion sera riche d'expériences partagées. À ouvrir ainsi leurs portes, ces deux masters croulent sous les demandes d'admissions : plus de 300 dossiers sont reçus chaque année pour 25 à 30 places dans chacune de ces filières. Art et spectacle
Si les deux formations précédentes sont des deuxièmes cycles, le département arts du spectacle (tout comme celui de musique et d'histoire de l'art) permet d'accéder à un enseignement artistique dès l'entrée à la faculté. Jeune maître de conférence en études théâtrales, Julie Sermon, estime que cette formation est avant tout dédiée à la connaissance des arts. «Il y a bien sûr des cours pratiques, dit-elle, et le ministère nous encourage à développer les enseignements plus professionnalisants, mais l'étude de l'aspect esthétique et critique de l'art prime sur l'aspect administratif». Elle insiste sur le fait qu'avant de former un jeune à savoir remplir une salle de spectacle, il faut lui donner les outils intellectuels pour que les salles de demain accueillent des œuvres exigeantes, ne cédant pas trop à la pression commerciale. Après l'obtention de la licence, la moitié des étudiants en art du spectacle poursuit en master et de nombreux autres tentent des écoles plus spécialisées comme l'ENSATT afin de se former plus précisément dans la discipline de leur choix. Une licence professionnelle ‘art du clown – service à la personne’ avait été envisagée pour former des intervenants dans les maisons de retraites ou les hôpitaux. Mais cette année d'étude ne verra jamais le jour faute de financement du ministère de la Culture qui avait pourtant émis un avis très favorable en 2007 à la mise en place de ce projet.Heureux d'être là
Que pensent les étudiants de leur formation ? Ils sont souvent bienheureux d'avoir obtenu le sésame pour intégrer les masters très demandés et qui constituent un fort atout sur leur CV. Jean Berton a décroché son billet pour la formation Métier des arts et de la culture lors de sa deuxième tentative. Son expérience et son implication dans le réseau associatif (le festival Art is chaud et Moultezarts) a été des points forts de sa candidature. Étudiante Master développement culturel, Marion Quillard reconnaît bien volontiers que le réseau de professionnels qu'elle a pu côtoyer est à la hauteur de la réputation des études qu'elle a suivies. Quant à leur sortie sur le marché du travail, ces étudiants ne sont pas naïfs, ils savent qu'ils signeront certainement des contrats précaires en début de carrière mais ne doutent pas cependant de trouver un emploi. Sur douze étudiants de la promo 2007 du M2 métiers des arts et de la culture qui ont répondu à une enquête de la faculté d'anthropologie, dix ont trouvé un travail moins de trois après leur sortie de l'université mais leur employeur est le plus souvent une association, le contrat un CDD et salaire médian de ces jeunes diplômés interrogés est de 1295€. Parmi les diplômés du master 2 Développement culturel de l'an dernier, tous ont trouvé un travail dans des lieux aussi divers qu'un musée d'art contemporain ou le théâtre parisien du Rond Point…

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