Mardi 8 janvier 2019 Étrange rentrée que celle-ci dans le domaine du théâtre. Les spectacles sont multiples, mais rien ne semble immanquable a priori, et des directeurs ou directrices quittent la Ville abruptement... Débroussaillage.
Et revoilà Wajdi !
Par Dorotée Aznar
Publié Mardi 3 novembre 2009 - 1851 lectures
Photo : Incendies DR
Théâtre / Il a été la star du dernier festival d’Avignon. Il revient à Lyon ce mois-ci, avec un programme chargé : la reprise d’’Incendies’ (l’un de ses plus gros succès), la présentation de sa trilogie inégale ‘Le Sang des promesses’ (dix heures de spectacle tout de même) et surtout le dévoilement de sa dernière création ‘Ciels’ (dans l’ensemble assez réussie). Aurélien Martinez
Artiste se définissant avant tout comme «un écrivain égaré dans le monde du théâtre», Mouawad démontre ainsi, texte après texte, la constance de son propos... quitte à sombrer quelques fois dans la redite ou le bavardage intempestif. Mais il est aussi assez agréable de remarquer que l’homme sait surprendre de temps à autre, tant par la forme que par le contenu : ‘Seuls’ par exemple, long solo où il se mettait volontairement à nu devant le public, ou encore ‘Ciels’, sa dernière création présentée à l’Ensatt. Dans cette pièce, dernier volet de sa réflexion sur l’héritage qui vient compléter la trilogie (qui est donc conduite à devenir une tétralogie !), Mouawad prend ses spectateurs à rebrousse poil. ‘Littoral’, ‘Incendies’ et ‘Forêts’ étaient construits sur la notion de partage générationnel et du devoir de comprendre ses origines ; ici, c’est l’inverse : non, les enfants que l’on a engendrés ne sont pas forcément nos clones et peuvent lutter avec force contre les idéaux familiaux. 2h30 durant, on assiste alors à la déliquescence progressive de la notion d’héritage, malmenée par des aînés incapables de comprendre leur descendance. Le tout dans une scénographie on ne peut plus originale, les spectateurs se retrouvant au centre d’un dispositif où les comédiens évoluent sur les côtés et en hauteur. Résultat, si le public de fidèles a été quelque peu dérouté, on peut trouver un certain plaisir dans ce spectacle mené façon 24 heures chrono (l’intrigue se situe dans une sorte de cellule antiterroriste), malgré la présence des gimmicks incessants de l’auteur – son penchant pour le tire larmes ou les récits fleuves à certains moments indigestes. Car on en pensera ce qu’on voudra (ceux qui détestent Mouawad ont peu de chance de changer d’avis), mais notre homme a encore gagné son coup en montrant sa capacité à réconcilier le théâtre et les grands thèmes contemporains, sans forcément y adjoindre de propos strictement politiques. La marque de fabrique Mouawad en somme.INCENDIES
Du 5 au 12 novembre, aux Célestins.LE SANG DES PROMESSES, LA TRILOGIE
Les 14 et 15 novembre, aux Célestins.CIELS
Du 6 au 14 novembre, à l’Ensatt.
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