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Les enfants d'Hitchcock
Par Christophe Chabert
Publié Vendredi 7 janvier 2011 - 7870 lectures
Influence / La descendance cinématographique d’Hitchcock est innombrable, mais trois cinéastes sont emblématiques de cet héritage hitchockien. CC
De Palma : l’art du palimpseste
Aucun cinéaste n’aura autant cité Hitchcock que Brian De Palma. Une grande partie de son œuvre n’est d’ailleurs qu’une relecture des classiques hitchcockiens dont il lève les sous-entendus et intensifie la violence, quand il ne cherche pas à rivaliser avec son maître en mouvements de caméra virtuoses. "Obsession" est son "Vertigo", "Pulsions" son "Psychose" ; mais c’est "Body double" qui s’avère la variation la plus insensée autour d’Hitchcock, puisqu’il croise le voyeurisme de "Fenêtre sur cour" avec le fantôme féminin et le trauma de "Vertigo". Il tentera un exercice du même ordre, mais moins réussi, avec "L’Esprit de Cain", où "Psychose" est dupliqué en un infini jeu de miroirs.
Lynch : le double amoureux
Il suffit de revoir le pilote de "Twin Peaks" pour constater à quel point la mise en scène de David Lynch retient les leçons de Hitchcock (ainsi que son humour très noir). Mais avec "Lost highway", Lynch cite ouvertement (mais à sa manière) "Vertigo", en l’inversant : la femme brune meurt et réapparaît en blonde, et avec elle l’amour fou d’un homme perdu dans les méandres de sa mémoire.
Chabrol : la mise en scène souveraine
Claude Chabrol fut le premier à écrire un livre entièrement consacré à Hitchcock. Il ne cacha jamais son admiration pour le cinéaste, en faisant un de ses maîtres de cinéma (à égalité avec Fritz Lang). Si les films de Chabrol ne cherchent pas forcément le suspense, ils retrouvent une des clefs de l’art hitchcockien : la caméra est un regard souverain sur l’action, et ce regard n’est pas celui des personnages, mais bien de l’auteur. D’où, comme dans les films d’Hitchcock, un goût pour les conclusions ouvertes qui maintiennent, jusqu’à la dernière image, l’incertitude sur le sens global de ce qui nous est montré.
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CC