Au vert dans la Bourgogne du sud

Saône-et-Loire / Coincé entre Marcigny à l’ouest et Solutré à l’est, l’extrême sud de la Bourgogne est un petit territoire tranquille, sans chef d’œuvre patrimonial mais séduisant tout au long de ses routes vallonées. Direction Matour, Saint-Pierre-le Vieux et Saint-Point sur les pas de Lamartine pour se balader à n’en plus finir.

Ce n’est ni le Charolais ni le Brionnais ni le Mâconnais ni le Clunisois ni même le Beaujolais. Tout cela est en revanche à moins de trente minutes de ce coin de Saône-et-Loire qui jouxte le département du Rhône. Très agréable à pied, en vélo, ces vallons verts sont un havre de paix, dans l’ombre des forêts de Douglas qui peuplent les hauteurs granitiques ou dans la chaleur revigorante des prés où broutent les fameuses charolaises blanches, des chèvres, des moutons ou même des ânes qui peuvent accompagner le visiteur en balade (pour porter le sac, pas les humains) grâce à Francis qui encadre et éventuellement prépare le pique-nique*.

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Le Mont Saint-Cyr

C’est le point culminant de ce territoire tout en bosses. Avec ses 771 mètres d’altitude, il dépasse de peu l’autre sommet de ce paysage, le Signal de la Mère Boitier à Tramayes (758 m). Là-haut, rien moins que trois tables d’orientation sont présentes pour distinguer les Monts du Forez au Morvant, la vallée de la Saône et même, au lointain, la chaîne des Puys d’Auvergne et au très lointain le massif du Mont-Blanc. Si la vue sur le nord-est est en ce moment un peu encombrée par la végétation, celle sur La Clayette ou Montmelard (commune qui abrite ce mont Saint-Cyr) est splendide.

Pour parvenir à ce panorama, les plus pressés et/ou flemmards peuvent se garer à l’aire de pique-nique à une petite dizaine de minute de marche et trente mètres en contrebas. Pour les autres, possibilité de partir du bourg de Montmelard. La montée se fait en 2, 5 km. Redescente par la même voie ou alors, pour une balade d’une quinzaine de kilomètres, laisser la voiture au hameau de Croux sur la D142, à l’ouest de la Croix d’Auterre. Tout est extrêmement bien fléché dans ce paysage. L’office du tourisme de ce secteur a édité une carte très détaillée de randonnées regroupant 42 circuits. Disponible gratuitement aux points info de Matour (ou aux annexes de Tramayes, Pierreclos et Dompierre-les-Ormes).

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Des villages

Hormis Matour et ses 1119 habitants, les autres communes de ces vallons sont sous la barre du millier d’habitants. C’est dire si tout est calme et paisible. Comme tout est resserré il est facile d’aller de l’une à l’autre (même en vélo, mais attention, c’est casse-patte). Matour reste le centre névralgique de cette zone avec sa Maison des patrimoines (qui consacre en ce moment une expo à la vie tumultueuse des chauve-souris) et aussi un complexe aquatique plein air avec jacuzzi ! C’est l’endroit idéal pour se baigner à moins que vous ne préfériez l’eau du seul lac (artificiellement créé en 1970) de ce territoire. Il faut aller à Saint-Point et se diriger vers le camping qui jouxte cette étendue d’eau avec pédalos et paddle en location.

C’est aussi dans cette commune qui se trouve l’une des attractions majeures de la route Lamartine (boucle de 70 km au départ de Mâcon) : le château où l’écrivain, diplomate, ministre a passé sa vie familiale. Son père avait acheté cet édifice médiéval en 1801 alors qu’il était encore enfant. Et grâce à ses succès et sa fortune, l’ami de Chopin, Liszt, Hugo qui passèrent par là, l’a beaucoup remanié. Sa chambre, son cabinet de travail meublés tels qu’à l’époque ou encore une salle à manger du XVIIIe siècle se visitent. Ne pas manquer son tombeau jouxtant l’église romaine en bordure du château.

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Un autre château se visite à seulement 12 km via la jolie route qui emprunte le col des Enceints et sa vue sur les vignobles du Macônnais : Pierreclos. La bâtisse est désormais un domaine viticole (mâcon-village, saint-véran, pouilly-fuissé), un lieu privatisable de fête avec chambres d’hôte mais aussi et toujours un parcours de découverte pour balayer mille ans d’Histoire, du donjon aux caves en passant par la salle d’armes et la cuisine.

Et s’ils n’ont pas la splendeur de Brançion, Cormatin ou même de Berzé un peu plus au nord, d’autres châteaux sont posés ça et là comme à Bourgvilain, Brandon ou Montagny. Sans château, le village de Saint-Pierre-le-Vieux abrite lui une église qui ne paye pas de mine mais qui date du XIe siècle, une des plus anciennes de la région, perchée en haut d’une petite route pentue, inscrite sur "les chemins du roman en Macônnais sud Bourgogne" car elle a fait partie d’un ancien couvent de bénédictins rattachés au prieuré de l’incontournable Cluny qui lui n’a pas survécu aux guerres de religion.


L’arboretum de Pézanin

C’est une petite curiosité à quelques encablures du musée scientifique et familial LAB71 à Dompierre-les-Ormes : l’arboretum de Pézanin. Aujourd’hui géré par l’ONF, ce domaine forestier a été initié, au début du XXe siècle, par le grainetier Philippe de Vilmorin, botaniste descendant de la famille qui commercialisa des semences dès 1743 à Paris ! Il a fait importer du monde entier (en particulier d’Amérique du Nord et d’Asie du Sud-Est) un millier d’espèces d’arbres pour voir si elles s’acclimataient à nos latitudes.

Vous croiserez celles qui ont résisté à l’hiver glacial de 1916-17 et aux tempêtes récentes soit environ 450 espèces sur 27 hectares dont un "nashi kumoï" du Japon, un cèdre de l’Atlas, un sapin de Grèce ou un impressionnant séquoia géant à l’orée d’une aire de pique-nique prévue pour des tribus avec de longues tables en bois pour 10-15 personnes et deux barbecues à dispo. Tout ça en bord d’étang. L’été, n’oubliez pas l’anti-moustique mais en automne, il parait que ça ressemble au Canada ! À noter que c’est encore un lieu d’étude pour le CNRS et l’INRA qui observent l’effet du réchauffement climatique sur ces multiplicités d’espèces.

De courts circuits de balades de 1000 à 1500 m sont proposés par l’ONF

* Les ânes de Francis (à Tramayes)


Où manger ?

À Bourgvilain. Auberge Larochette. Une bonne adresse pour manger le terroir pour une trentaine d’euros. Escargots de Bourgogne, entrecôte charolaise dans l’assiette !
Le Bourg
T. 03 85 50 81 73
Ouvert du mardi au samedi midi et soir

A Saint-Léger-la-Buissière. La balade Marbœuf. Resto simple avec des tarifs très bas. Idéal lorsqu’on veut satisfaire de grands appétits à moindre coût : pour 15€ entrée (gâteau de foie de volaille, salade de cervelas…), plat (lasagne, tête de veau…), fromage, dessert (mousse au chocolat, crème brûlée…), café et ¼ de beaujolais-village ! Nombreux plats créoles aussi à la carte.
La Belouze
T. 09 54 50 78 44
Ouvert mardi, mercredi, jeudi et dimanche midi ; vendredi et samedi midi et soir

À Deux Grosnes. Auberge des Arrêts. Cuisine locale, faite maison et de saison. Tous les fournisseurs sont répertoriés sur le site et en semaine le repas est à 18€ ; 26€ le week-end pour dévorer des plats qui changent tous les jours. Exemple des festivités : gaufre au bleu du Beaujolais, quiche au lard fumé de Mazille, tajine de légumes au citron confit, fricassée de poulet bio aux pleurotes, crumble pomme-rhubarbe-banane…
40 rue des Lavandières
T. 04 74 04 64 39
Ouvert mercredi, jeudi et dimanche de 9h à 18h ; vendredi et samedi de 9h à 21h


Jours de marché

Mardi : Dompierre-les-Ormes, La Clayette

Jeudi : Matour

Vendredi : Tramayes


Agenda

Du 11 juillet au 22 août, à Matour : marché des producteurs locaux chaque lundi à partir de 18h

Le 29 juillet, à Matour : Nuit de la chauve-souris

Le 15 août, à Tramayes : marché gourmand et artisanal, de 9h30 à 18h

Du 23 juin au 23 août : balades nocturnes dans chacun des villages autour des monts Saint-Cyr et de la mère Boitier. Détails sur tourismevertsvallons.com


Comment venir ?

En voiture : Lyon-Matour en 1h30 et 89 km (sur autoroute 1h10, 102 km et 6, 40€ de péage)

En transports en commun : cette zone n’est pas desservie par les bus ou les trains. Éventuellement, récupérer à la gare de Mâcon la ligne de bus LR701 Mobigo et s’arrêter à Cluny


Où se renseigner ?

Office du tourisme de Matour

6 place de l’Église
T. 03 85 59 72 24
En juillet-août, du lundi au samedi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h45 ;  de 9h à 12h30
Vente de nombreux produits locaux gastronomiques ou d’artisanat, comme la bière de la micro-brasserie de Saint-Pierre-le-Vieux (5€ les 75 cl), la tartinade d’agneau citron et romarin ou les bijoux en résine de Roland Framorando

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