Édito du n°1027 - mercredi 28 septembre - Petit Bulletin Grenoble
« Participons à la primaire de la droite » nous demande clairement le comédien Philippe Torreton dans les colonnes de l’Humanité. Hein ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Mais il n’est pas de gauche, Philippe ? Dans une précédente tribune au vitriol consacrée à l’exilé Gérard Depardieu, il le claironnait pourtant ouvertement, presque caricaturalement – « Gérard, tu resteras comme un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français, un coup de Bourse, une OPA… Tu as transformé tes interprétations les plus réussies en stratégie de défiscalisation. » Du vrai mec de gauche dans le texte.
Donc, maintenant, l’homme à la si belle morale nous invite à voter à droite ? Voilà, même si c’est un peu plus subtil que ça. C’est plutôt un coup de billard à plusieurs bandes, dont les plus intelligents d’entre nous sont capables. En gros, votez Juppé à la primaire, le seul capable de battre Le Pen au second tour. Et contentez vous de ça.
Ah d’accord… mais non. Car même si le passage sur Sarkozy est assez séduisant (« Imaginez un seul instant parvenir à faire en sorte qu’il ne soit même pas au deuxième tour de son Trivial Pursuit ? Et ainsi permettre aux juges de prendre leur temps pour soigner son dossier, ce serait une façon citoyenne de participer concrètement au manque de moyens de notre justice »), cette pensée très à la mode en ce moment dans une partie de la gauche et chez certains artistes dits engagés sonne comme la défaite de l’idée même de politique.
Ouais, tout de suite les grandes phrases, mais on a été élevés à bonne école, hein Philippe.
