Édito du n°1052 - mercredi 12 avril - Petit Bulletin Grenoble
« Je voulais donner un message d’espoir allant à contre-courant des clivages politiques, religieux ou sociaux. Le but est de se comprendre. Avec cette sortie, on tient le cap jusqu’au bout. Le film aurait pu concourir à Cannes et ça aurait été super pour l’équipe, mais nous avons préféré accélérer la sortie, une semaine avant l’élection présidentielle, pour en faire un acte militant. Son exploitation se déroulera durant cette période précise. C’était une opportunité qu’on ne pouvait pas laisser passer. » Voilà ce que nous a entre autres déclaré Stéphane de Freitas, le réalisateur du documentaire À voix haute qui sort en salle ce mercredi 12 avril – une version plus courte avait été diffusée en novembre sur France 2 et avait rencontré un vif succès.
À voix haute est un film qui fait du bien. Du très grand bien même, alors que cette campagne présidentielle n’en finit pas d’être pourrie par certains politiques qui ont visiblement une très basse estime de la parole publique. Dans le film de Stéphane de Freitas, qui suit les étapes du concours "Eloquentia" visant à élire le meilleur orateur du 93, c’est tout l’inverse : la parole a un sens, elle est là pour donner corps à des propos, à des idées, mais aussi pour jouer avec les mots, les détourner.
Certes, certains candidats à la présidentielle l’ont aussi bien compris (la saillie de Poutou sur « l’immunité ouvrière » face à Le Pen est un bon exemple), mais Eddy, Souleïla, Frank, Kiss et les autres matérialisent mieux que quiconque en ce moment cette idée d'une parole tout sauf vide et formatée. Merci à eux, vraiment.
