Bruits des corps sur le tapis de danse, bruits des corps entre eux, la musique de Mozart et la voix de la maîtresse de ballet, un moment en répétition du ballet de l'Opéra de Lyon. Par Béatrice Bienville
Krystian Lupa parle du metteur en scène qui travaille avec un comédien comme d'un bateau remorqueur qui conduit un navire vers le large.
La métaphore s'applique très bien à la maîtresse de ballet de l'Opéra de Lyon, guidant ses danseurs et danseuses de la salle de répétition à la scène, les portant vers le large, leur permettant de décoller, d'une chorégraphie transmise à une danse incarnée.
Heure après heure, se succèdent les danseurs et danseuses, par paires, et la différence de qualité entre l'arrivée et le départ est palpable, même à nos yeux néophytes.
Naviguant entre l'anglais et le français - car les danseurs et danseuses du ballet de l'Opéra de Lyon sont de multiples origines - on observe la danse trouver son chemin dans les corps. La maîtresse de ballet accompagne ses danseurs, de la voix, du geste et du regard, résout les problèmes, transmet, corrige, remercie et félicite,
C'est un spectacle fascinant, d'observer la pièce de Jiri Kylian se déployer et les couples partir vers le large.
Si fascinant que je profite à peine de la vue splendide du haut de la salle de répétition, qui donne sur les toits de Lyon en cette fin d'après-midi. On ne peut qu'avoir hâte de les voir avec fleurets et costumes.
Le montage sonore ci-dessous tente de retranscrire un moment de répétition là-haut.Fermez les yeux et écoutez les danser, pour un aperçu des heures au plateau et du travail monstrueux derrière le spectacle.
