David VANDERVELDE

The Moonstation House Band Secretly Canadian / Differ-ant

Sacré Marc Bolan. Depuis 1977, le leader de T-Rex, figure du glam rock, tente de nous faire croire qu'il n'est plus de ce monde, la faute à un platane éméché ayant traversé imprudemment sous les roues de sa Mini. On l'a pourtant retrouvé à Chicago, caché derrière un nom de cycliste belge. De là, rajeuni et barbu, converti à la chemise à carreaux façon pâtre folk, il livre en cette terre de house music et de «NFS, chimie, iono» un album de... glam. Mais pas un de ces objets surpailletés comme les Parisiens de Fancy, qui pensent qu'il suffit de se déguiser en Golgoth pour faire du Bowie 70's : de la même voix de chevreau émotif que Bolan, Vandervelde tutoie sans artifices Todd Rundgren, évêque défroqué du glam, dont il s'approprie les orchestrations en pièces montées hyperglucidiques sans risquer pour autant le diabète. Enchaînant les tubes à coups de riffs bowiens (Nothin' No, Wisdom from a tree). À la production, on jurerait reconnaître, sur l'ahurissant Jacket, la patte de Tony Visconti, metteur en son de Bowie et Bolan, responsable de ce son rond comme une queue de pelle, marque de fabrique du rock glamour. Et lorsqu'il calme le jeu et démonte son Barnum sur Murder in Michigan il enfile les oripeaux messianiques et apaisés du Lennon tardif. Quand on voit aujourd'hui ce que Bolan compte de bâtards indignes (Placebo, au hasard), Vandervelde, fils prodigue et inattendu, est sans aucun doute la meilleure blague faite à la mémoire du petit maître pailleté. SD

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