I'm not afraid of you and I will beat your ass
Matador/Beggars
Après 20 ans d'existence, les Américains de Yo la tengo illuminent la rentrée musicale avec un album bilan au titre mordant et agressif. Mais le livret rassure : c'est un placide basset hound qui accueille l'auditeur en guise de chien méchant. Rappel des faits :Yo la tengo fut d'abord perçu comme des imitateurs doués de Sonic Youth (donc ce nouvel album s'ouvre et se termine comme au bon vieux temps, par deux morceaux de bravoure bruitistes dont le second s'appelle... The story of Yo la tengo !) ; puis vint l'époque où ils voulurent prouver qu'ils composaient aussi d'excellentes chansons, en les enregistrant en acoustique sur le superbe Fakebook (échos assourdis de cette période à travers les apaisés Sometimes I don't get you et The Weakest part) ; c'est à ce moment-là qu'ils développèrent une certaine prédilection pour les reprises irrespectueuses (c'est Happiness is a warm gun des Beatles qui est passé à la moulinette aujourd'hui) ; ensuite, avec I can hear the heart beat as one, c'est le virage pop (The Race is on again est là pour témoigner qu'en la matière, ils savent toujours faire) ; enfin s'ouvrit une période contemplative, deux disques épurés, un peu longuets mais avec des morceaux inoubliables (il ne reste ici que les grands moments : I feel like going home, Black flowers ou Tonight). En résumé, Yo la tengo revisite son histoire avec des nouveaux morceaux, mais on est loin de la redite. Surtout qu'ils ont le culot de tirer des plans sur l'avenir en écrivant deux petits tubes à la grâce juvénile (le single Beanbag chair et le funky Mr Tough). Pas mal pour des quadras ! CC
