Péplum maximum

Péplum - L'Antiquité au cinéma

Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Prenez un héros (Hercule, Goliath…), ajoutez-y des centaines de figurants et des décors monumentaux, vous aurez l’essence des films qui se passent sous l’Antiquité : les péplums. Les musées gallo-romains rhodaniens les confrontent à la réalité historique dans deux expositions complémentaires et concomitantes. Nadja Pobel

Les frères Lumière ont fait le premier péplum de l’histoire, apprend-on au Musée gallo-romain de Fourvière — mais c’est à celui de Saint-Romain-en-Gal qu'on peut le voir ; en quarante-cinq secondes, les deux Lyonnais montrent dans un décor peint Néron essayant des poisons sur des esclaves. Cette double exposition balaye ainsi toute l’histoire de ce genre apparu dans les années 60 jusqu’à l’Agora d’Amenabar dont l’affiche figure parmi une kyrielle d’autres. Car c’est bien une exposition totale qui est présentée comme en témoignent les nombreux emprunts faits à la BNF, à la Cinémathèque française et autres musées….

Divisée en différents thèmes que l’on retrouve dans les deux lieux, cette exposition est placée sous le double axe du spectacle (à Fourvière avec des modules essaimés dans la collection permanente) et du cinéma (à Saint-Romain-en-Gal avec un espace entièrement dédié au péplum). Dans les deux cas, la muséographie est limpide et majestueuse — à l’image du sujet.

Antiquité… du XIXe siècle !

Car ce qui caractérise le péplum est bien son aspect spectaculaire et grandiose. Les décors en cartons-pâtes sont parfois réutilisés d’un film à l’autre tant ils sont coûteux, les figurants sont innombrables (jusqu’à l’Astérix de Langmann dont on peut voir de nombreux costumes à Fourvière) et, si l’exposition manque parfois de précisions (combien étaient-ils ? Quelle est la dimension de ces bâtiments en toc ?), elle permet vraiment de faire le tour de la question en n’éludant pas les aspects moins évidents du péplum comme celui du genre (avec des héros aux muscles saillants et aux corps luisants) voire de l’idéologie (avec des films moins innocents qu’ils n'y paraissent, comme Scipion l’Africain qui évoque l’Italie fasciste).

Mais ce qui sous-tend ces expositions est, comme il se doit en pareil lieu, le regard des historiens. Pas de leçon de grands maîtres qui prendraient ce divertissement de haut, mais une mise en perspective bienvenue démontrant que les réalisateurs de péplum ne sont pas embarrassés de vérités historiques et ont construit leurs films sur les représentations de l’Antiquité véhiculée au XIXe siècle par des peintres comme Jean-Léon Gérôme ou les opéras (ah, la magnifique maquette en 3D avant l’heure d’Aïda !). Au final, deux expos jumelles truffées de nombreux extraits de films, un geste généreux envers un genre qui ne l’était pas moins.

Péplum
Aux musées gallo-romains de Fourvière et Saint-Romain-en-Gal, jusqu’au 7 avril

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