D'Alejandro Fernandez Almendras (Chili, 1h24) avec Daniel Candia, Alejandra Yañez...
Belle démonstration de la relativité du temps : les courtes 84 minutes de Tuer un homme paraissent plus longues que les 3h16 de Winter Sleep, exemple pris pas complètement au hasard. Le projet du film, l'observation méticuleuse d'une vengeance par un homme ordinaire contre une bande de voyous qui le terrorise, lui et sa famille, se traduit par une dilatation du temps qui, écueil typique dans le world cinéma, s'accompagne de longs plans séquences sans musique composés avec une froide méticulosité. Ce culte de la lenteur comme nouveau paradigme pour toute une flopée de jeunes cinéastes biberonnés au cinéma d'auteur devient absurde lorsque scénario comme propos sont aussi minimalistes que le dispositif cinématographique. Tuer un homme voudrait créer du malaise — un début de viol, le meurtre puis sa dissimulation — mais ne génère que de l'ennui et de l'indifférence agacée.
Christophe Chabert