Léonor de Récondo : "écrire sur le violon s'est imposé à moi"

Article publi-rédactionnel / Violoniste spécialisée en musiques baroques et écrivaine, Léonor de Récondo revient avec un 9e roman, Le Grand Feu, à l’occasion de cette rentrée littéraire. Elle sera présente sur la 37e édition de la Fête du Livre de Saint-Étienne pour le présenter. 

Vous êtes écrivaine et également violoniste, le pont entre musique et littérature est-il évident pour vous ? Vos deux activités sont-elles bien cloisonnées, ou se superposent-elles naturellement ? 

J’ai d’abord été violoniste. Pendant 15 ans, ça a été mon activité principale. Et puis en 2010, la littérature, l’écriture de fiction, s’est imposée à moi comme nouveau champ (chant ?) d’exploration. Je pensais, alors, que la littérature resterait à la marge. Mais la vie en a décidé autrement… La régularité avec laquelle j’ai publié depuis, et la réception de certains de mes romans ont changé la donne. Aujourd’hui, je peux dire que je me sens écrivaine et violoniste. Je partage mon temps entre les deux activités avec des semaines qui sont plus tournées vers la musique et d’autres vers la littérature, notamment en période de sortie de livre. 
Je dirais que je suis le « pont » entre les deux. En tant que violoniste, je suis interprète, je donne son à la pensée d’un.e autre ; j’aime aussi le collectif des répétitions. En littérature, je suis seule quand j’écris, mais complètement libre. 
J’ai beaucoup de chance de pouvoir allier ces deux activités, aujourd’hui, même si c’est évidemment beaucoup de travail…


Dans Le grand feu, vous mettez pour la première fois le violon en écriture. Pourquoi avoir décidé de le faire ? On imagine que l’écriture de ce roman a eu une saveur toute particulière…

Je ne sais pas pourquoi, c’est venu, ça s’est imposé à moi, d’écrire enfin sur le violon. Peut-être parce que jusque-là, la littérature me permettait d’explorer des univers qui n’étaient justement pas les miens. Ce qui m’intéressait dans Le grand feu, c’était de réussir à écrire le « corps violoniste ». Qu’est-ce que c’est que de grandir avec un violon, la discipline de l’apprentissage, ses difficultés et ses joies, et parfois aussi les épiphanies lors des concerts ? Ces moments qui nous projettent hors du temps et de nous-mêmes, comme le sentiment amoureux. C’est pour ça que j’ai voulu lier les deux dans ce roman. L’amour et la musique sont, pour Ilaria, le même grand feu.

Pourquoi avoir choisi de situer votre intrigue dans la Venise du début du XVIIIe siècle ?

C’est la période musicale qui m’intéresse le plus. Je me suis spécialisée dans la musique baroque et son interprétation historique. Je joue principalement les musiques des 17e et 18e siècles. Le début du 17e siècle est un siècle d’or pour la musique en Italie, notamment à Venise avec la présence d’Antonio Vivaldi, professeur à la Pietà à cette période. Ce livre est aussi un hommage à sa musique et à son enseignement qui sont arrivés jusqu’à nous.

 

 

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