"Voir le jour" : Sages femmes

De Marion Laine (Fr., 1h31) avec Sandrine Bonnaire, Brigitte Roüan, Aure Atika...

À l'hôpital de Marseille, Jeanne est auxiliaire dans un service de maternité. Son quotidien, entre les arrivées, les départs, les naissances ; les relations tantôt coulantes, tantôt houleuses avec les collègues ou l'administration... Et puis la vie à côté, avec sa fille de 18 ans, presque autonome...

Qu'elles soient documentaires ou frictionnelles, issues d'un long métrages (comme Hippocrate) ou non, les séries thématiques hospitalières nous ont familiarisés depuis deux décennies avec les couloirs aseptisés et le vocabulaire spécifique ou l'adrénaline qui les parcourent. Faisant partie de la cohorte des films décalés par la pandémie, Sages femmes tombe à point nommé dans la mesure où il s'articule autour des difficultés récurrentes de fonctionnement du service : la continuité des soins, l'usure des personnels, le manque de suivi des stagiaires, les risques, la vétusté sont compensés par l'investissement surhumain des équipes plaçant leur mission au-dessus de leur vie personnelle — ce qui n'empêche pas, hélas, les fautes. L'eût-on vu avant la crise de la Covid-19 (ce qui est le cas pour le public de quelques festivals), qu'on l'eût perçu comme un signal d'alerte ; il n'en prend que plus de valeur aujourd'hui.

Et puis, Marion Laine habille son tract pro néonatalogie d'une chair dramatique palpitante. Les soignantes ne sont pas réduites à leur blouse blanche : Sandrine Bonnaire s'avère plutôt crédible avec son passé de vedette rock/nouvelle scène française des années 1990, Brigitte Roüan également en “autorité morale“ rebelle en marge des cercles de pouvoir ; quant à la jeune Kenza Fortas (révélée par Shéhérazade), elle s'illustre dans une séquence de suspense éprouvante. Si on se trouve face une enviable somme d'interprètes, celles-ci font “groupe“ au service de leurs personnage et de leur combat commun — à l'instar des Bureaux de Dieu de Claire Simon (2009), où une distribution également pléthorique s'effaçait au profit de la cause des femmes. Militant, mais pas que.

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