Bien avant que la célèbre comédie musicale de Luc Plamandon et Richard Cocciante n'envahisse le paysage musical, une jeune musicienne composait l'opéra La Esmeralda dont Victor Hugo signa lui-même le livret, tiré de son célèbre roman.
Louise Bertin, compositrice de 31 ans donne en 1836 la première de son opéra à l'Académie Royale de Musique de Paris. On découvre alors une musique foisonnante enchaînant les airs, les romances qui donnent toute sa dramaturgie à l'œuvre de Victor Hugo... Malheureusement, Louise Bertin vit dans un siècle où les femmes ne peuvent pas, malgré leur talent, exister artistiquement, et les critiques de l'époque avant même d'avoir entendu sa création se livrent à un véritable lynchage médiatique. Son œuvre est remaniée, réduite à trois actes puis à un acte, avant d'être carrément ôtée du répertoire...
Près de deux siècles après, l'Opéra de Saint-Etienne ouvre sa saison lyrique en nous faisant revivre la musique de cette compositrice et poétesse sur des instruments d'époque, et sous la direction de Benjamin d'Anfray. Loin des adaptations romantisées d'une histoire d'amour, le livret de Victor Hugo raconte l'histoire d'une femme étrangère victime d'agression sexuelle, que l'on va désigner comme coupable.
La Esméralda, opéra en quatre actes, mardi 7 et mercredi 8 novembre à 20h au théâtre Copeau de l'Opéra de Saint-Etienne