Human the death dance
Epitaph/PIAS
Enragé, affranchi, brutal : Sage Francis est un rappeur qui ne s'en laisse pas compter. Les mots se bousculent dans ses textes comme une longue éructation vitale et fiévreuse, et ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène le savent : il met dans la musique un engagement physique et humain complet. Human the death dance, son troisième album, qu'il présente comme un retour vers une forme d'autobiographie et d'introspection après le très politique A healthy disrupt, est tout simplement fulgurant. L'introduction, en forme de résumé de sa carrière, ne fait pas de prisonniers, notamment dans le music business, et laisse le champ libre à des poèmes inspirés d'épisodes de son existence : rencontre moite et ironique avec une jeune intello, récit d'une année de désespoir après une séparation, retour sur les blessures familiales... Impudique ou inconscient, Sage Francis se met à nu avec une honnêteté désarmante, laissant apparaître le cœur pur derrière la carcasse du gros dur tatoué. Il faut préciser que, musicalement, Sage Francis s'est entouré de quelques-uns des meilleurs producteurs du moment (Buck 65, Alias, Odd Nosdam), de jeunes loups recrutés sur Internet mais aussi, plus surprenant, du musicien de films Mark Isham. Tous ont fourni la matière sonore magnifique de ce grand disque de hip-hop, qui fait d'ores et déjà figure de classique du genre...CC
