Antoine Choplin
La Fosse aux ours
Quelque part dans un pays de l'est. La guerre est finie depuis quelques mois et les atrocités perdurent. Les forces d'occupation, symbolisées par le sanguinaire capitaine Kalinski et ses hommes, multiplient les exactions à l'égard des civils qui se terrent dans des caves et des appartements en ruine. Parmi les militaires, il y a Oleg, un jeune homme qui hait la guerre et qui, pourtant, y participe, en nettoyant notamment l'impasse dans laquelle se sont réfugiés Timour et sa famille. Quelques mois plus tôt, les deux jeunes gens se sont rencontrés. Entre eux, s'est nouée une amitié profonde que les événements et les antagonismes ont fini par annihiler. Que fera Oleg lorsqu'il sera face à Timour et qu'il sera forcé de remplir son rôle de bourreau ? Choisira-t-il la "chair ou la tunique" ? Parviendra-t-il à se souvenir de sa "vraie matière d'homme" ? Avec cette profonde histoire de guerre et d'amitié, Antoine Choplin donne à voir l'homme dans ce qu'il a de plus barbare et de plus digne. Il confronte avec une infinie subtilité la violence et la douceur du monde, en insistant notamment sur la place du geste artistique et de la beauté, au cœur même de l'horreur. Un questionnement qui trouve son paroxysme lorsque la jeune sœur de Timour décide de danser au nez et à la barbe des bourreaux ou quand Oleg et son ami observent les sculptures de Giacometti dans une bibliothèque en ruine. Des moments de grâce qui nous feraient presque croire qu'une fleur a des chances de "pousser sur une pierre". YN
