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À l'Élysée, Yann Lheureux transfigure Rimbaud
Par Nadja Pobel
Publié Mercredi 18 novembre 2015 - 4078 lectures
Une saison en enfer
Théâtre de l'Élysée
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Il aurait pu se contenter de réciter, ce qui n’aurait déjà pas été une mince affaire, Une saison en Enfer étant un texte dont la langue se montre autant virtuose dans son écriture que dans sa mélopée. Yann Lheureux ne s’y est pas trompé, qui a accolé (en live) aux mots de Rimbaud les sons (et une sorte de chœur) de Baptiste Tanné comme une nappe envoûtante.
Pas de léthargie pour autant, bien au contraire : le musicien sait faire varier le rythme et Yann Lheureux joue vraiment. Il occupe le plateau blanc en mettant son corps à l’épreuve, plongeant notamment sa tête dans des sceaux de peinture. C’est quand il s’asperge de noir qu’il est le plus troublant, conférant au récit d’un homme qui a voulu changer la vie une forme d’universalité. Errant, souriant, colérique, énervé, sur-actif ou plus calme, Yann Lheureux est un condensé des émotions qui traversent Rimbaud à la fin du XIXe quand il parcourt Paris avec son ami Verlaine.
In fine, il émane de ce spectacle une énergie un peu saoule, qui fait souvent tanguer son protagoniste mais le maintient vivant ; Yann Lheureux et sa jeune compagnie du Bureau Ephémère signent là une création teintée d’une exigence salutaire.
Une saison en Enfer
Au Théâtre de l’Élysée jusqu'au jeudi 19 novembre